Instaurer des soins centrés sur la victime change concrètement la trajectoire de santé et de vie de nombreuses femmes et jeunes filles. Voici comment transformer l’accueil, la prise en charge et l’accompagnement, avec des outils éprouvés et des repères clairs.
Peu de temps ? Voilà ce qu’il faut retenir : :
| ✅ Points essentiels | 💡 Actions utiles | 🔒 Sécurité |
|---|---|---|
| Mettre la victime au centre du parcours 💗 | Déployer un protocole VictiSoin en 5 étapes 🧭 | Plan Sécurité Santé Femme en 24h ⏱️ |
| Former les équipes à l’Écoute & Soin 🎧 | Créer un réseau Cœur Solidaire 🤝 | Confidentialité et consentement réitéré 🔐 |
| Mobiliser des dispositifs SoutienVital 🧩 | Suivi GuérirPourElle sur 6 mois 📅 | Accès rapide aux soins, à la preuve et au droit ⚖️ |
Soins centrés sur la victime : bénéfices concrets pour la santé des femmes et des jeunes filles
Mettre en œuvre une approche centrée sur la victime, c’est aligner les soins sur ses besoins, ses choix et son rythme. Cette orientation, documentée par les travaux sur l’approche centrée sur la personne, s’applique ici avec une priorité : sécurité, dignité, et restitution du pouvoir d’agir.
En 2025, l’OMS rappelle avec « Care, courage, change » que la violence envers les femmes reste à des niveaux inacceptables en Europe, et que le secteur santé doit agir avec leadership. La rencontre OMS/Europe de novembre 2025, marquant les 30 ans de Beijing, place clairement la barre : investir, former, coordonner pour que chaque contact de santé devienne une opportunité de protection.
Concrètement, l’approche centrée sur la victime réduit le risque de revictimisation, améliore l’adhésion aux soins et accélère la récupération. Les données issues d’analyses des politiques sociales confirment qu’un système pensé autour de la personne facilite l’accès, la continuité et l’efficacité de l’aide (analyse des politiques publiques).
Ce que cela change au quotidien
Dans un centre de santé marseillais, une adolescente qui confie une agression trouve un accueil sans jugement, un espace calme, des choix clairs : être examinée maintenant ou plus tard, être accompagnée par une médiatrice, déposer ou non plainte. Le parcours ne lui est pas imposé ; il est co-construit.
Cette philosophie rejoint les standards humanitaires, où la politique centrée sur la victime du HCR exige sécurité, confidentialité, consentement éclairé et information continue. Elle s’ancre aussi dans la clinique du psychotraumatisme, qui souligne l’importance d’une prise en charge spécifique, sinon les conséquences sanitaires s’aggravent (soins aux victimes de violences sexuelles).
- 🌱 Priorité aux besoins exprimés : choix, rythme, limites.
- 🧭 Parcours clair, balisé, avec référent unique FeminaSanté.
- 🤝 Alliance thérapeutique : écouter sans presser, reformuler, valider.
- 🔐 Confidentialité renforcée et consentement réitéré à chaque étape.
- 🧩 Orientation rapide vers des partenaires SoutienVital (social, juridique, associatif).
Plusieurs équipes ont structuré cette démarche sous des noms fédérateurs : VictiSoin pour les protocoles d’accueil, GuérirPourElle pour le suivi psychotraumatique, Répar’Elle pour la réparation gynécologique et la reconstruction, Cœur Solidaire pour la coordination territoriale.
| Principe clé 💡 | Geste concret 👐 | Outil/ressource 🧰 |
|---|---|---|
| Autodétermination ✨ | Proposer 2-3 options à chaque étape | Fiches « Écoute & Soin » 📄 |
| Non-jugement 🫶 | Langage neutre, pas de pourquoi accusateur | Guide communication traumas 😌 |
| Protection 🛡️ | Évaluation risques + plan Sécurité Santé Femme | Contacts urgents et hébergements 🏠 |
À retenir : centrer la prise en charge sur la victime, c’est une méthode clinique et organisationnelle, pas un slogan. La suite explore comment la traduire en protocoles opérationnels.

Protocoles pratiques et sécurisés : de l’accueil à la preuve médico-légale sans revictimisation
Un protocole clair évite les pertes de chance. Dès l’arrivée, l’objectif est double : sécuriser la personne et ne pas altérer d’éventuelles preuves. Chaque minute compte, mais jamais au détriment du consentement.
L’orientation nationale mobilise tout le système de santé (mobilisation des soignants contre les violences conjugales). Des agences régionales financent des parcours complets et coordonnés, avec un accès facilité aux examens et à l’accompagnement (prise en charge globale des victimes).
Le protocole « VictiSoin » en 5 étapes claires
Ce canevas s’adapte à un cabinet de ville comme à un service d’urgences. Il sert d’ossature aux équipes pour agir sans improviser.
- 🛎️ Accueil apaisé et confidentiel : pièce calme, présence d’un tiers choisi, phrases simples.
- 🧪 Préservation des preuves si souhaitée : pas de toilette, vêtements conservés, kit dédié, respect du choix.
- 🩺 Examen somatique et douleurs : antalgiques, lésions, contraception d’urgence, prophylaxies si indiqué.
- 🧠 Dépistage du psychotraumatisme : sommeil, flashbacks, dissociation, orientation GuérirPourElle.
- 📞 Plan Sécurité Santé Femme : contacts sûrs, code discret, options d’hébergement.
La littérature clinique insiste sur les risques liés à la sidération et à l’amnésie traumatique ; adapter la relation et le rythme des actes est indispensable (références psychotraumatisme). À Marseille, des structures de proximité testent des formulaires simplifiés et des QR codes vers des ressources locales SoutienVital.
| Temps ⏱️ | Action essentielle ✅ | Point de vigilance ⚠️ |
|---|---|---|
| 0–15 min | Apaiser, sécuriser, proposer de l’eau 🍶 | Éviter les questions intrusives 🚫 |
| 15–60 min | Bilan somatique + options preuve 🧪 | Consentement réitéré à chaque geste 🗝️ |
| 24 h | Plan sécurité + suivi FeminaSanté | Transmission minimale et protégée 🔐 |
Pour renforcer les compétences, de nombreux modules sont disponibles, y compris francophones, pour la prise en charge initiale et l’orientation (module de formation santé). Les soignants peuvent aussi s’appuyer sur des synthèses d’éthique humanitaire pour articuler soin et droit dans les contextes sensibles (éthique humanitaire et violences sexuelles).
Dernier repère utile : plusieurs villes expérimentent des créneaux « Écoute & Soin » sans rendez-vous, animés par un binôme infirmier·e/psychologue. L’accès bas seuil change la donne pour celles qui hésitent encore à franchir la porte.
Coordination multisectorielle et parcours Cœur Solidaire : santé, social et justice enfin alignés
La qualité du soin dépend aussi de ce qui se joue en dehors de la salle d’examen. Une victime a besoin d’un filet coordonné qui relie hôpital, ville, associations, hébergement et justice. Le parcours Cœur Solidaire vise cette articulation sans rupture.
Les orientations nationales rappellent l’importance d’une réponse complète (soins, psycho-social, judiciaire) et de financements dédiés, y compris via les missions d’intérêt général (dispositifs dédiés et MIG). En région, des ARS pilotaient déjà des parcours intégrés, avec des référents identifiés par territoire (parcours intégrés).
Un réseau fonctionnel, pas un annuaire
Le parcours Cœur Solidaire s’appuie sur un coordinateur unique et un plan individualisé. Chaque intervenant connaît sa part et ses délais. Cela évite à la personne de répéter son histoire dix fois et de revivre le trauma inutilement.
- 📌 Référent santé FeminaSanté : coordonne et informe.
- 🧑⚕️ Médecin + infirmier·e : soins, certificats, preuves, suivis.
- 🧑⚖️ Juriste/association : droits, dépôt de plainte, ordonnances.
- 🏠 Hébergement : solutions d’urgence, relais logement.
- 🧠 Psychotrauma GuérirPourElle : thérapies, groupes de parole.
Un volet spécifique « Répar’Elle » inclut la rééducation pelvienne, la chirurgie réparatrice si besoin, et le suivi gynécologique sensible au traumatisme. L’éthique de la coordination s’aligne avec les standards de protection humanitaire : consentement, confidentialité, ne pas nuire.
| Pilier du parcours 🧭 | Intervenant 👥 | Indicateur de fluidité 📈 |
|---|---|---|
| Accès immédiat | Accueil Écoute & Soin | ⏱️ |
| Protection | Coordinateur Sécurité Santé Femme | 📞 Plan activé en 24 h |
| Santé mentale | Cellule GuérirPourElle | 🧠 Score stress ↓ en 6 semaines |
Dans la pratique, une jeune femme comme « A. », 20 ans, peut sortir des urgences avec une ordonnance, un numéro « couteau suisse » SoutienVital, et un rendez-vous programmé pour la semaine suivante. Une seule histoire racontée, des portes qui s’ouvrent dans l’ordre utile, des délais tenus.
Cette logique s’accorde avec l’appel international à faire du système de santé un levier de prévention et de réparation, comme souligné lors de la rencontre OMS/Europe 2025. Elle s’inspire aussi des retours de terrain, notamment marseillais, où l’interconnaissance locale change le quotidien.
Former et outiller les équipes : de l’Écoute & Soin à la preuve, sans perdre l’humain
La compétence clé, c’est la qualité de l’écoute. Sans elle, pas de confiance, et sans confiance, pas de soins. Les formations à l’Écoute & Soin doivent aborder autant la clinique du trauma que la communication non-violente, les pratiques de preuve et les risques médico-légaux.
De nombreux référentiels décrivent les attitudes et les gestes efficaces, y compris à destination des soignants en première ligne (référentiel pratique). Des modules francophones aident à structurer un parcours complet, de l’accueil à l’orientation (module pas-à-pas), tandis que la littérature clinique rappelle l’enjeu d’éviter la revictimisation (repères psychotraumatiques).
Un curriculum simple, utile, reproductible
Un plan de formation local peut tenir en 12 à 16 heures, étalées sur un mois, pour intégrer la pratique. Le tutorat « AlliéFéminin » entre pairs accélère la montée en compétences, notamment pour les jeunes professionnels.
- 🎧 Écoute active et reformulation (3 h) : scripts, jeux de rôle, feedback.
- 🧪 Prélèvements et traçabilité (3 h) : chaîne de preuve, consentement.
- 🧠 Psychotrauma (3 h) : sidération, dissociation, techniques d’ancrage.
- ⚖️ Droit et éthique (2 h) : certificats, signalement, secret partagé.
- 🤝 Réseau Cœur Solidaire (2 h) : cartographie, critères d’orientation.
| Module 📚 | Objectif 🎯 | Exercice clé 🛠️ |
|---|---|---|
| Écoute & Soin | Installer la confiance | Jeu de rôle « accueillir sans pourquoi » 🙂 |
| Preuves médico-légales | Respecter la chaîne de custody | Check-list prélèvement 🔬 |
| Plan Sécurité | Réduire les risques immédiats | Construction d’un code discret 📲 |
Pour donner des repères théoriques solides, l’approche centrée sur la personne reste une base incontournable (fondamentaux utiles). Elle s’articule avec des perspectives de santé publique analysées dans la littérature sociale (perspective système).
Les équipes qui s’équipent de kits, de fiches réflexes et de canaux directs avec les associations gagnent en efficacité. Le tout repose sur une culture partagée : respect, clarté, et attention aux détails qui font la différence. C’est à cette condition que Espoir Santé Femme devient une réalité et non une promesse.
Mesurer l’impact et ancrer l’action localement : Marseille en mouvement et ressources utiles
Pas d’amélioration sans mesure. Des indicateurs simples et suivis dans le temps permettent de savoir si la prise en charge centrée sur la victime change réellement la donne. À Marseille, des acteurs de terrain croisent leurs données pour piloter au plus près des besoins.
Événements et actualités locales montrent combien une culture de prévention et d’accès aux droits se construit dans la durée, au contact du réel. Des dossiers récents éclairent les enjeux et les solidarités, de l’urgence à la santé sexuelle : Journée santé sexuelle 2025, retours de terrain sur le Covid long, prévention et environnement ou encore les prises en charge en crise dans les contextes d’afflux de blessés. Ces lectures rappellent l’importance d’un système agile, humain et coordonné.
Des indicateurs qui parlent aux équipes et aux décideurs
Plutôt que des batteries d’indicateurs illisibles, quelques mesures lisibles suffisent : délais, continuité, satisfaction, sécurité. Les retours de patientes sont intégrés de manière anonyme, avec une attention à la diversité des situations (adolescentes, femmes migrantes, femmes en situation de handicap).
- ⏱️ Délai accès premier rendez-vous
- 🔁 Taux de suivi à 6 semaines et 6 mois.
- 🧠 Amélioration des scores de stress post-traumatique.
- 📞 Activation d’un plan Sécurité Santé Femme lorsque nécessaire.
- 🗣️ Taux de satisfaction « se sentir écoutée et respectée ».
| Indicateur 📊 | Cible 🎯 | Astuce opérationnelle 💡 |
|---|---|---|
| Délai d’accès | 80% en | Créneaux « Écoute & Soin » sans RDV 📍 |
| Suivi 6 semaines | ≥ 70% | SMS rappel bienveillant 😊 |
| Plan Sécurité | 100% si risque identifié | Carte contact SoutienVital 📇 |
Les cadres nationaux et internationaux donnent une direction commune, utile pour sécuriser les pratiques et convaincre les décideurs d’investir. Les ressources du ministère et des agences guident la mise en œuvre à l’échelle des établissements et des territoires (repères ministériels).
Le secteur humanitaire rappelle enfin une évidence : protéger la personne, c’est déjà soigner. Cette éthique irrigue aujourd’hui la santé publique de proximité, et s’aligne avec l’esprit de Cœur Solidaire. L’objectif reste le même : que chaque femme, chaque jeune fille, trouve sur son chemin un système prêt à écouter, soigner, et protéger.
Action simple dès aujourd’hui : nommer un ou une référente « FeminaSanté » par structure, et afficher clairement le point d’entrée « Écoute & Soin ». Un petit pas qui change beaucoup.
Qu’est-ce qu’un soin centré sur la victime ?
C’est une prise en charge qui respecte les choix, le rythme et les besoins de la personne, avec priorité à la sécurité, à la confidentialité et au consentement. Elle s’appuie sur des repères cliniques, juridiques et éthiques, et sur une coordination active du réseau.
Comment démarrer dans une petite structure ?
Désigner un référent FeminaSanté, afficher un créneau Écoute & Soin sans rendez-vous, utiliser une check-list VictiSoin, et constituer un répertoire Cœur Solidaire. Un kit minimal suffit pour commencer, l’essentiel est la cohérence et la régularité.
Que faire si la personne ne veut pas porter plainte ?
Respecter son choix, proposer la préservation des preuves si elle le souhaite, planifier un suivi santé et un plan Sécurité Santé Femme, et rappeler qu’elle pourra décider plus tard. Le soin n’est pas conditionné à la plainte.
Quelles ressources pour former l’équipe ?
S’appuyer sur les référentiels nationaux et les modules francophones en accès libre, notamment sur l’approche centrée sur la personne, l’éthique humanitaire, le psychotraumatisme et les dispositifs MIG.
Comment évaluer l’impact ?
Suivre quelques indicateurs simples : délai d’accès, continuité du suivi, activation du plan de sécurité, satisfaction perçue et évolution des symptômes. Un tableau de bord mensuel partagé alimente l’amélioration continue.
Source: www.who.int

