Mesurer la glycĂ©mie sans piqĂ»re, en moins dâune minute, directement Ă travers la peau : ce qui semblait encore de la science-fiction commence Ă prendre forme avec un dispositif Raman non invasif, compact et pensĂ© pour un usage au quotidien. Pour les personnes vivant avec un diabĂšte, mais aussi pour les soignants et proches aidants, cette avancĂ©e pourrait changer la maniĂšre de surveiller le glucose, rĂ©duire la douleur des tests rĂ©pĂ©tĂ©s et faciliter les ajustements de traitement, sans sacrifier la prĂ©cision.
DerriĂšre cet outil, il y a une technologie optique fine, des annĂ©es de recherche et une idĂ©e simple : capter la signature molĂ©culaire du glucose grĂące Ă la lumiĂšre pour Ă©viter aiguilles, bandelettes et capteurs sous-cutanĂ©s. Avec une mesure effectuĂ©e en environ 36 secondes, ce dispositif ouvre la voie Ă un suivi plus souple, plus frĂ©quent et potentiellement plus accessible, Ă condition de bien comprendre ce quâil peut â et ne peut pas encore â apporter dans la gestion du diabĂšte au quotidien.
| Peu de temps ? VoilĂ ce quâil faut retenir : |
|---|
| â Ce dispositif Raman mesure la glycĂ©mie Ă travers la peau en moins dâune minute â±ïž, sans piqĂ»re ni capteur implantĂ©. |
| â Il sâappuie sur la signature optique du glucose pour suivre lâĂ©volution de la glycĂ©mie avec une prĂ©cision proche des capteurs en continu actuels đ. |
| â Il pourrait rĂ©duire la douleur et la charge mentale liĂ©es aux tests rĂ©pĂ©tĂ©s, surtout pour les personnes dĂ©jĂ fragilisĂ©es par le diabĂšte â€ïž. |
| â La technologie est encore en phase de validation, mais ouvre des perspectives concrĂštes pour la tĂ©lĂ©surveillance et lâĂ©ducation thĂ©rapeutique đ©ș. |
Suivi de la glycémie sans piqûre : pourquoi ce dispositif Raman change la donne
Le diabĂšte progresse partout dans le monde et sâimpose comme une vraie bombe Ă retardement. Les projections Ă©voquent prĂšs de 600 millions de personnes concernĂ©es dâici 2035, avec des consĂ©quences majeures sur le cĆur, les reins, les yeux et la qualitĂ© de vie. Les Ă©tudes sur le risque de mort cardiaque liĂ© au diabĂšte rappellent rĂ©guliĂšrement que lâennemi silencieux, ce nâest pas seulement la glycĂ©mie Ă©levĂ©e, mais sa dĂ©rive chronique, mal surveillĂ©e ou mal comprise.
Jusqu’ici, la base du suivi reposait sur deux grandes familles dâoutils : le lecteur avec piqĂ»re au doigt et les capteurs de glucose en continu sous la peau. Le premier est fiable, mais intrusif, parfois douloureux, et peu rĂ©aliste quand il faudrait se tester plusieurs fois par jour. Le second offre un confort rĂ©el, avec un suivi continu et des alarmes, mais implique des microaiguilles, un remplacement du capteur tous les 10 Ă 14 jours et un coĂ»t non nĂ©gligeable, en particulier pour les personnes peu ou mal remboursĂ©es.
Dans ce contexte, lâidĂ©e dâun dispositif totalement non invasif qui lit le glucose Ă travers la peau, sans piqĂ»re, est une sorte de Graal. La solution Ă©tudiĂ©e rĂ©cemment par une Ă©quipe du MIT va prĂ©cisĂ©ment dans ce sens : un appareil optique de la taille dâune petite boĂźte Ă chaussures, que lâon pose sur une table, sur lequel la personne vient simplement appuyer son bras pour une mesure dâune quarantaine de secondes. La lumiĂšre proche infrarouge traverse la peau, interagit avec les molĂ©cules, puis le systĂšme rĂ©cupĂšre un signal Raman spĂ©cifique au glucose.
Pourquoi est-ce si important pour le quotidien des patients et des soignants ? Parce quâun suivi plus simple, moins douloureux et moins contraignant permet souvent :
- â Plus de mesures dans la journĂ©e, donc une meilleure comprĂ©hension de lâimpact des repas, du stress ou de lâactivitĂ© physique đ„đââïž
- â Moins de rĂ©sistance psychologique chez les enfants, ados ou adultes dĂ©jĂ Ă©puisĂ©s par la maladie đ
- â Un suivi plus fluide en tĂ©lĂ©consultation, avec la possibilitĂ© de mesurer rapidement la glycĂ©mie pendant lâĂ©change vidĂ©o đ»
- â Une aide aux aidants, qui peuvent accompagner un proche sans manier aiguilles et bandelettes đšâđ©âđ§âđŠ
Dans certaines structures locales, comme un centre de santĂ© pluridisciplinaire, ce type de dispositif pourrait Ă terme ĂȘtre utilisĂ© en consultation infirmiĂšre ou mĂ©dicale pour faciliter les bilans rapides, lâĂ©ducation thĂ©rapeutique et les ateliers de prĂ©vention. La rapiditĂ© de mesure, infĂ©rieure Ă une minute, colle bien au rythme dâun cabinet ou dâun service dâambulatoire.
Cette approche non invasive sâinscrit Ă©galement dans un mouvement plus global : celui dâune santĂ© connectĂ©e, plus douce et plus personnalisĂ©e, qui combine outils techniques, accompagnement humain et prĂ©vention. Elle vient complĂ©ter, et non remplacer, des mesures de fond comme lâhygiĂšne de vie, lâalimentation et lâactivitĂ© physique.
| Aspect du suivi glycĂ©mique | Situation actuelle â ïž | Apport potentiel du Raman non invasif đ |
|---|---|---|
| Fréquence des mesures | Limitées par la douleur et la contrainte des piqûres | Possibilité de mesures plus fréquentes sans douleur |
| Acceptation par le patient | Fatigue psychologique, refus chez certains enfants/ados | Geste simple, proche dâune prise de tension |
| Coût à long terme | Bandelettes + lancettes + capteurs à remplacer Ⳡ| Un seul dispositif, consommables limités |
| Usage en cabinet | Temps de prĂ©paration, dĂ©sinfection, tri des dĂ©chets đ§Ș | Mesure rapide, sans dĂ©chets perforants |
En filigrane, ce dispositif propose une autre façon de vivre le diabÚte : moins de piqûres, plus de confort, sans renoncer à la précision indispensable pour éviter les complications à long terme.

Comment fonctionne la spectroscopie Raman pour mesurer la glycémie sans aiguille
La spectroscopie Raman peut sembler trĂšs technique, mais le principe est finalement assez intuitif. Un faisceau de lumiĂšre proche infrarouge (ici autour de 830 nm) est dirigĂ© vers la peau. Une grande partie de cette lumiĂšre est diffusĂ©e sans changement, mais une petite fraction interagit intimement avec les molĂ©cules prĂ©sentes dans les tissus. Cette interaction modifie lĂ©gĂšrement lâĂ©nergie de la lumiĂšre renvoyĂ©e : câest ce quâon appelle le signal Raman.
Chaque molĂ©cule possĂšde une sorte de « signature » Raman, un peu comme une empreinte digitale. Le glucose, lui, prĂ©sente un pic caractĂ©ristique autour de 1125 cmâ1. Le dĂ©fi consiste Ă retrouver ce pic dans un ocĂ©an de signaux provenant de lâeau, des lipides, des protĂ©ines et de tous les composants naturels de la peau. Pour y parvenir, lâĂ©quipe de recherche a optimisĂ© plusieurs Ă©lĂ©ments clĂ©s dans un pipeline de dĂ©veloppement trĂšs structurĂ©.
Un systÚme optique compact mais trÚs précis
Le dispositif dĂ©veloppĂ© est montĂ© sur des planches Ă©lectroniques puis enfermĂ© dans un boĂźtier compact. Ă lâintĂ©rieur, chaque composant a un rĂŽle bien prĂ©cis :
- đ Source laser stabilisĂ©e (avec contrĂŽle thermique TEC et dissipateur HS) pour offrir un faisceau constant
- đ Miroirs et optiques (DM, doublets achromatiques AD) pour diriger et focaliser la lumiĂšre sur la peau
- đ« Filtres optiques (LLF, LPF, BPF) pour bloquer les signaux parasites et ne garder que ce qui est utile
- đĄ Photodiodes sensibles (APD, PD) pour convertir la lumiĂšre Raman en signal Ă©lectrique exploitable
OriginalitĂ© importante : la lumiĂšre dâexcitation est envoyĂ©e sur la peau avec un certain angle, alors que la collecte du signal Raman se fait selon un angle diffĂ©rent. Cette configuration dite hors axe permet de rĂ©duire la lumiĂšre diffusĂ©e de façon « classique » (Ă©lastique) et dâamĂ©liorer le contraste des signaux vraiment liĂ©s au glucose.
De 1 000 bandes spectrales à seulement trois zones ciblées
Un spectre Raman complet peut contenir prĂšs de 1 000 bandes, chacune correspondant Ă une vibration molĂ©culaire spĂ©cifique. Or, acquĂ©rir et analyser ce spectre entier demande du temps, du matĂ©riel coĂ»teux, et souvent des algorithmes dâintelligence artificielle complexes, sensibles au bruit et aux variations individuelles.
Pour contourner ce problĂšme, les chercheurs ont conçu une approche de spectroscopie Raman passe-bande (BRS). Au lieu de tout mesurer, ils se concentrent sur seulement trois bandes trĂšs ciblĂ©es autour du pic principal du glucose. Deux dâentre elles servent de bandes de rĂ©fĂ©rence internes, la troisiĂšme porte lâinformation principale sur le glucose. Cette mĂ©thode permet :
- â Une rĂ©duction du volume de donnĂ©es Ă traiter đ
- â Des mesures plus rapides, donc compatibles avec un usage de routine
- â Moins de dĂ©pendance Ă des modĂšles dâIA opaques, les signaux restant physiquement interprĂ©tables đ§
- â Un coĂ»t matĂ©riel rĂ©duit, puisque le spectromĂštre complet nâest plus indispensable
Dans les simulations et tests rĂ©alisĂ©s sur des « fantĂŽmes de tissus » (des milieux optiques qui imitent la peau avec diffĂ©rents niveaux de glucose), on observe clairement lâĂ©volution de ces bandes en fonction de la concentration en glucose. Les zones de cisaillement choisies pour la BRS suivent ces variations de maniĂšre rĂ©guliĂšre, ce qui permet de calibrer le dispositif.
| ĂlĂ©ment du systĂšme Raman | RĂŽle principal đ§ | BĂ©nĂ©fice pour lâutilisateur final đĄ |
|---|---|---|
| Source laser proche infrarouge | Illuminer la peau et exciter les molĂ©cules | Mesure indolore, non visible Ă lâĆil |
| Configuration hors axe | Limiter la lumiÚre diffusée « classique » | Signal plus propre, donc mesure plus fiable |
| Filtres passe-bande Raman | Isoler quelques bandes spĂ©cifiques du glucose | Temps de mesure rĂ©duit, appareil plus compact â±ïž |
| Photodiode amplifiĂ©e (APD) | DĂ©tecter des signaux extrĂȘmement faibles | PrĂ©cision renforcĂ©e, mĂȘme Ă travers la peau |
En rĂ©sumĂ©, la force de ce dispositif repose sur un Ă©quilibre fin : assez sophistiquĂ© pour « voir » le glucose Ă travers la peau, mais suffisamment Ă©purĂ© pour rester portable, rapide et Ă©conomiquement envisageable pour un usage clinique et, Ă terme, peut-ĂȘtre domestique.
Ătude pilote : une mesure de la glycĂ©mie en 36 secondes, validĂ©e face aux capteurs continus
Les belles promesses technologiques ne suffisent pas : il faut confronter lâappareil au rĂ©el. Pour cela, une Ă©tude pilote intracutanĂ©e a Ă©tĂ© menĂ©e sur un volontaire en bonne santĂ©, un homme de 27 ans. Le protocole, simple mais exigeant, a Ă©tĂ© pensĂ© pour tester la capacitĂ© du dispositif Raman Ă suivre des variations rapides de la glycĂ©mie dans des conditions proches du quotidien.
Le participant a posĂ© son bras sur le dessus de lâappareil, au niveau dâune petite fenĂȘtre en verre. Le faisceau proche infrarouge a Ă©tĂ© envoyĂ© Ă travers cette fenĂȘtre pour rĂ©aliser les mesures toutes les cinq minutes, pendant quatre heures. Afin de provoquer des fluctuations de la glycĂ©mie, deux boissons contenant chacune 75 g de glucose ont Ă©tĂ© administrĂ©es au cours de lâessai.
Comparaison avec les outils de référence
Pour vérifier que les mesures Raman ne « racontent pas une autre histoire » que les systÚmes classiques, trois autres dispositifs ont été utilisés simultanément :
- đ Deux capteurs de glucose en continu implantĂ©s dans lâautre bras, modĂšles commerciaux largement utilisĂ©s
- 𩞠Un lecteur de glycémie capillaire avec piqûre au doigt, utilisé toutes les 10 minutes comme référence ponctuelle
- â±ïž Une mesure Raman toutes les 5 minutes, soit une trentaine de mesures sur la durĂ©e de lâessai
Les rĂ©sultats montrent que la courbe issue du dispositif Raman suit de trĂšs prĂšs les tendances observĂ©es avec les capteurs en continu et le glucomĂštre classique. Les montĂ©es de glycĂ©mie aprĂšs ingestion des boissons sucrĂ©es et la redescente progressive sont bien captĂ©es, sans dĂ©calage majeur. Les performances apparaissent comparables Ă celles des capteurs continus disponibles aujourdâhui sur le marchĂ©.
Un point clĂ© Ă noter : la durĂ©e dâune mesure unique est dâenviron 36 secondes, soit moins dâune minute entre lâinstallation du bras, lâacquisition du signal et la rĂ©cupĂ©ration de la valeur. Pour une consultation, une visite Ă domicile ou une sĂ©ance dâĂ©ducation thĂ©rapeutique, ce temps est tout Ă fait compatible avec la rĂ©alitĂ© du terrain.
Limites actuelles, mais base solide pour la suite
Bien sĂ»r, il sâagit dâune Ă©tude pilote sur un seul volontaire sain. On ne peut donc pas extrapoler directement ces rĂ©sultats Ă des personnes diabĂ©tiques, plus ĂągĂ©es, avec des variations de glycĂ©mie plus extrĂȘmes ou des problĂšmes de circulation. Mais cette premiĂšre Ă©tape est cruciale : elle montre que le principe fonctionne en situation rĂ©elle, pas seulement sur des modĂšles de laboratoire.
Les prochaines étapes consisteront à :
- â Tester le dispositif sur des groupes plus larges, incluant des personnes atteintes de diabĂšte de type 1 et de type 2 đ„
- â VĂ©rifier la stabilitĂ© des mesures chez des profils diffĂ©rents (peau claire/foncĂ©e, Ăąge, IMC variĂ©)
- â Ăvaluer lâimpact de facteurs comme la tempĂ©rature de la peau, la transpiration ou les mouvements đĄïž
- â Comparer lâoutil Ă dâautres technologies Ă©mergentes de mesure sans piqĂ»re, comme les dispositifs lasers ou certains patchs intelligents
| ParamĂštre de lâĂ©tude | Configuration choisie đŹ | IntĂ©rĂȘt clinique potentiel đ©ș |
|---|---|---|
| DurĂ©e de lâessai | 4 heures de suivi continu | CapacitĂ© Ă suivre un cycle complet repasâdigestion |
| Fréquence des mesures Raman | Toutes les 5 minutes | Suivi fin des variations glycémiques |
| Comparateurs | 2 CGM commerciaux + 1 glucomĂštre capillaire | Validation robuste des performances |
| Temps par mesure | ~36 secondes â±ïž | Utilisable en cabinet, Ă domicile ou en tĂ©lĂ©suivi |
Ces premiers rĂ©sultats confortent lâidĂ©e quâun suivi prĂ©cis de la glycĂ©mie en moins dâune minute, sans piqĂ»re, nâest plus un simple concept mais un horizon crĂ©dible, Ă condition de poursuivre les validations cliniques sur des populations diverses.
BĂ©nĂ©fices concrets pour le quotidien : patients, proches et soignants au cĆur de lâinnovation
Au-delĂ des aspects techniques, ce qui compte, câest lâimpact sur les vies rĂ©elles. Imagine une personne diabĂ©tique qui peine Ă se piquer, qui reporte ses contrĂŽles, ou un parent qui doit surveiller la glycĂ©mie dâun enfant la nuit. Pour ces profils, chaque piqĂ»re en moins peut reprĂ©senter un poids mental allĂ©gĂ©, un sommeil un peu plus paisible, une meilleure adhĂ©sion au suivi.
Un dispositif Raman non invasif, posé sur une table de cuisine, dans un cabinet infirmier ou un centre de santé, pourrait apporter :
- đ Moins de douleur et de stigmates : pas de trous dans les doigts, pas de capteur visible sur le bras
- đ Un accĂšs rapide Ă lâinformation : une mesure en moins dâune minute avant de prendre une dĂ©cision (repas, activitĂ©, correction dâinsuline)
- đ€ Un outil de dialogue entre patients et soignants, pour montrer en direct lâeffet dâun aliment ou dâun exercice
- đ„ Une solution pratique pour les structures de proximitĂ©, comme les maisons de santĂ© ou les cabinets infirmiers
Ă Marseille comme ailleurs, les Ă©quipes de terrain cherchent des moyens concrets de mieux accompagner les patients chroniques. Les initiatives de prĂ©vention (sur lâalimentation, la sĂ©dentaritĂ©, les aliments ultra-transformĂ©s et le prĂ©diabĂšte, ou encore sur la lutte contre lâhypertension, lâapnĂ©e du sommeil et lâinsomnie) montrent quâune bonne information change souvent la trajectoire dâune maladie. Un outil simple dâusage, sans piqĂ»re, sâintĂšgre naturellement dans cette dĂ©marche.
Un levier pour mieux comprendre son propre corps
Ce type de dispositif peut devenir un support pédagogique trÚs puissant. Mesurer la glycémie avant et aprÚs :
- đ« Un encas sucrĂ© ou une boisson sucrĂ©e
- đ¶ââïž Une marche de 20 minutes
- đ§ Une sĂ©ance de relaxation en fin de journĂ©e
- đ Un repas plus riche en fibres et en aliments bĂ©nĂ©fiques pour la circulation, comme ceux Ă©voquĂ©s dans lâarticle sur le cacao et les baies đ
Cette mise en lien direct entre gestes du quotidien et chiffres de glycĂ©mie aide Ă©normĂ©ment pour lâauto-rĂ©gulation. Elle donne du sens aux recommandations et redonne une forme de pouvoir dâagir, souvent Ă©rodĂ© par des annĂ©es de consignes parfois vĂ©cues comme culpabilisantes.
| Profil de personne concernĂ©e | Usage typique du dispositif Raman đ | BĂ©nĂ©fice ressenti |
|---|---|---|
| Adulte avec diabĂšte de type 2 | Mesures avant/aprĂšs repas et activitĂ© physique | Meilleure comprĂ©hension des effets de lâalimentation |
| Enfant ou ado diabĂ©tique | Suivi ponctuel Ă la maison ou Ă lâĂ©cole | Moins de peur des piqĂ»res, plus dâautonomie đȘ |
| Personne ĂągĂ©e en EHPAD | Mesures rapides par lâĂ©quipe soignante | Moins de manipulations invasives, confort accru |
| Proche aidant | ContrÎles simples sans appareil compliqué | Sentiment de sécurité et de contrÎle renforcé |
Ce type dâinnovation prend tout son sens lorsquâil est intĂ©grĂ© Ă un accompagnement global, associant Ă©coute, Ă©ducation, soins de proximitĂ© et, quand câest utile, tĂ©lĂ©mĂ©decine.
Vers une intégration dans la télésanté et les parcours de soins connectés
La crise sanitaire rĂ©cente a accĂ©lĂ©rĂ© la mise en place de solutions de tĂ©lĂ©mĂ©decine et de suivi Ă distance. Les plateformes de tĂ©lĂ©consultation et les entreprises de e-santĂ©, dont certaines comme Teladoc ont connu un sursaut dâactivitĂ©, ont montrĂ© que beaucoup de consultations pouvaient se faire sans dĂ©placement, Ă condition de disposer de donnĂ©es fiables cĂŽtĂ© patient.
Dans ce paysage, un dispositif Raman non invasif de mesure du glucose pourrait devenir un maillon clé. Imaginons :
- đČ Un patient Ă©quipĂ© Ă domicile, qui rĂ©alise une mesure juste avant la tĂ©lĂ©consultation
- đ©ș Un soignant qui visualise en direct la valeur et lâhistorique, comme il le ferait avec un capteur connectĂ©
- 𧟠Des ajustements de traitement ou de conseils alimentaires réalisés sur des données fraßches, et non sur des souvenirs approximatifs
- đ Des parcours coordonnĂ©s avec les transports sanitaires et lâorganisation territoriale dĂ©crits dans les travaux sur les stratĂ©gies de transport, santĂ© et environnement đ
Pour les structures de soins, de nouvelles organisations sont possibles : un mĂȘme dispositif installĂ© dans un cabinet infirmier, une maison de santĂ© ou un centre mĂ©dical peut servir Ă de nombreux patients au fil de la journĂ©e, un peu comme un tensiomĂštre ou un oxymĂštre.
Lâenjeu Ă©conomique nâest pas neutre. Alors que certains acteurs de la santĂ© cotĂ©s en bourse, comme ceux Ă©voquĂ©s avec Teladoc en pĂ©riode de croissance ou Nutex Health, cherchent des modĂšles durables, les dispositifs non invasifs sâinscrivent dans une recherche dâoutils Ă la fois performants et soutenables pour les systĂšmes de santĂ©.
| Contexte dâusage | RĂŽle du dispositif Raman đ | Impact potentiel |
|---|---|---|
| TĂ©lĂ©consultation diabĂ©tologie | Mesure rapide avant ou pendant lâappel vidĂ©o | DĂ©cisions thĂ©rapeutiques mieux Ă©tayĂ©es |
| Cabinet infirmier libĂ©ral | Surveillance ponctuelle, Ă©ducation thĂ©rapeutique | Accompagnement renforcĂ©, sans matĂ©riel consommable đ |
| Centre de santé pluridisciplinaire | Outil partagé entre médecins, IDE, diététiciens | Suivi coordonné, prévention des complications |
| Programmes de prévention | Démo en atelier : avant/aprÚs repas ou activité | Messages plus parlants, meilleure adhésion |
Au final, ce dispositif Raman non invasif ne remplace pas la relation soignantâpatient, mais lui offre un support plus doux, plus prĂ©cis et plus adaptĂ© Ă une mĂ©decine de suivi, en particulier pour le diabĂšte, maladie chronique par excellence. La clĂ©, pour chacun, sera de lâutiliser comme un outil parmi dâautres, au service dâune santĂ© mieux comprise, plus apaisĂ©e et plus active au quotidien.
Pour aller plus loin, se rapprocher dâune Ă©quipe de soins de proximitĂ©, dâun centre de santĂ© ou suivre les initiatives soutenues par des acteurs engagĂ©s dans le renforcement des systĂšmes, comme prĂ©sentĂ© dans lâarticle sur le renforcement des systĂšmes de santĂ© en Afrique centrale, peut aider Ă trouver des solutions concrĂštes et adaptĂ©es Ă chaque situation.
Un geste simple Ă retenir : la prochaine fois que la glycĂ©mie semble un sujet lointain ou abstrait, penser Ă ce que pourrait changer une mesure rapide, sans piqĂ»re, dans la maniĂšre de dĂ©cider pour sa santĂ© ou celle dâun proche. Câest souvent Ă partir de ces petits pas trĂšs concrets que naissent les vraies amĂ©liorations du quotidien.
Ce dispositif Raman est-il déjà disponible pour le grand public ?
Pour lâinstant, ce type de dispositif est encore en phase de recherche et de validation clinique. Les Ă©tudes pilotes montrent des rĂ©sultats prometteurs, mais il faudra encore plusieurs Ă©tapes : essais sur des personnes diabĂ©tiques, Ă©valuation par les autoritĂ©s de santĂ©, puis Ă©ventuelle mise sur le marchĂ©. En attendant, les lecteurs capillaires et les capteurs de glucose en continu restent les rĂ©fĂ©rences du suivi quotidien.
La mesure Raman remplace-t-elle complÚtement les piqûres au doigt ?
Pas encore. MĂȘme si la technologie vise Ă rĂ©duire fortement le recours aux piqĂ»res, il est probable que des contrĂŽles capillaires ponctuels restent nĂ©cessaires, par exemple pour calibrer un nouvel appareil, vĂ©rifier une valeur douteuse ou lors de certaines situations Ă risque. Lâobjectif est surtout de diminuer la frĂ©quence des tests invasifs, pas de les supprimer du jour au lendemain.
La précision est-elle comparable à celle des capteurs de glucose en continu ?
Dans lâĂ©tude pilote, les courbes obtenues avec le dispositif Raman suivent de prĂšs celles de deux capteurs continus commerciaux et dâun glucomĂštre capillaire, avec des performances jugĂ©es comparables. Cependant, ces rĂ©sultats portent sur un seul volontaire en bonne santĂ©. Il faudra des essais Ă plus grande Ă©chelle pour confirmer cette prĂ©cision chez des profils variĂ©s de patients diabĂ©tiques.
La mesure est-elle douloureuse ou dangereuse pour la peau ?
La mesure utilise une lumiĂšre proche infrarouge de faible intensitĂ©, appliquĂ©e quelques dizaines de secondes sur une petite zone de peau. Elle est indolore et, aux niveaux dâĂ©nergie utilisĂ©s, ne prĂ©sente pas de risque pour les tissus. Comme pour tout dispositif mĂ©dical, les futures versions destinĂ©es au grand public devront respecter des normes de sĂ©curitĂ© strictes.
Peut-on espĂ©rer utiliser ce type dâappareil Ă domicile Ă terme ?
Câest lâune des grandes perspectives de cette technologie. La compacitĂ© du dispositif et la rapiditĂ© de mesure laissent imaginer une version adaptĂ©e Ă lâusage domestique, Ă©ventuellement connectĂ©e Ă un smartphone ou Ă une plateforme de tĂ©lĂ©suivi. Tout dĂ©pendra des rĂ©sultats des prochaines Ă©tudes et des choix des industriels et des systĂšmes de santĂ©, mais lâobjectif affichĂ© est bien un accĂšs simple, sĂ»r et non invasif au suivi de la glycĂ©mie.

