Ă Saint-Jean-de-Luz, la polyclinique concentre toutes les attentions : le ministre de la santĂ© sây est rendu pour dĂ©samorcer une crise qui menace lâĂ©quilibre du service de santĂ© local et, au-delĂ , interroge lâavenir de nombreuses infrastructures hospitaliĂšres de proximitĂ©.
Peu de temps ? VoilĂ ce quâil faut retenir : |
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â Un plan dâurgence pour maintenir les soins 24 h/24 aux portes du Pays basque |
â Une mĂ©thode inspirĂ©e du « kit de continuitĂ© », testĂ©e dans dâautres rĂ©gions, pour sĂ©curiser le coĂ»t des soins sans entamer la qualitĂ© des soins đĄ |
â Trois erreurs Ă Ă©viter : nĂ©gliger les donnĂ©es dĂ©mographiques, sous-estimer la fatigue des soignants, oublier les relais ambulatoires đ |
â Bonus : un calendrier prĂ©cis et des leviers de financement dĂ©taillĂ©s pour agir dĂšs demain đ |
Visite ministĂ©rielle et tensions autour des urgences : dĂ©crypter lâenjeu rĂ©el pour la santĂ© publique
Lâescale du ministre de la santĂ© Ă Saint-Jean-de-Luz, officiellement annoncĂ©e fin juillet, nâest pas un simple passage protocolaire. Elle intervient aprĂšs plusieurs fermetures nocturnes des urgences de la polyclinique, qualifiĂ©es de « position scandaleuse » par le cabinet ministĂ©riel dans une interview relayĂ©e par France Bleu. En cinq ans, lâĂ©tablissement a pourtant reçu environ 5,5 millions dâeuros dâaides publiques, mais les coĂ»ts de fonctionnement explosent depuis la pandĂ©mie. Le dĂ©bat est donc double : Ă©quilibrer les comptes sans sacrifier la qualitĂ© des soins.
Le dĂ©placement ministĂ©riel a Ă©tĂ© prĂ©cĂ©dĂ© de rassemblements citoyens : plus de 450 personnes se sont retrouvĂ©es devant lâentrĂ©e principale pour exiger la rĂ©ouverture totale du service dâurgences. Des soignants, Ă©puisĂ©s mais mobilisĂ©s, ont aussi rappelĂ© que lâĂ©tĂ© augmente mĂ©caniquement lâaffluence, avec prĂšs de quinze mille passages touristiques sur la Grande Plage en 2024, dernier chiffre disponible.
Entre-temps, deux scĂ©narios avaient circulĂ© : transformer le service dâurgences en centre de soins non programmĂ©s ou mutualiser lâĂ©quipe avec lâhĂŽpital de Bayonne. Le premier a Ă©tĂ© jugĂ© « inĂ©quitable », car il entraĂźnerait une dĂ©saffection des familles vulnĂ©rables. Le second implique des trajets de plus de 30 minutes, jugĂ©s risquĂ©s pour les AVC et les infarctus.
Que couvre exactement la mission ministérielle ?
Le cabinet a fixé quatre objectifs prioritaires :
- đ©ș Analyser la dĂ©mographie mĂ©dicale et la file dâattente rĂ©elle (temps moyen : 2 h 05 au pic de juillet).
- đ¶ Cartographier les financements : PĂ©rĂ©quation rĂ©gionale, fonds ARS, partenariats privĂ©-public.
- đ ïž Ăvaluer la faisabilitĂ© technique dâun agrandissement modulaire pour la salle de dĂ©chocage.
- đ„ Consulter Ă©lus, associations de patients et infirmiers libĂ©raux pour un plan pĂ©renne.
đ Indicateurs clĂ©s (2022-2024) | Avant visite | Objectif 2025 |
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Temps moyen avant triage â±ïž | 47 min | < 25 min |
Taux dâoccupation des lits đïž | 97 % | 90 % |
Personnel infirmier de nuit đ | 7 ETP | 12 ETP |
Budget aide publique đ¶ | 1,3 MâŹ/an | 1,6 M⏠(flĂ©chĂ©) |
Ces chiffres rappellent une Ă©vidence : sans cap clair, les fermetures se rĂ©pĂšteront. Ă lâissue de la mission, le ministre a promis un premier bilan public sous 45 jours, inspirĂ© de lâexpĂ©rimentation menĂ©e Ă Mayenne (voir la vidĂ©o ci-dessous) oĂč la prĂ©sence ministĂ©rielle avait Ă©galement provoquĂ© un Ă©lectrochoc.

Patients, soignants et élus : comment la fermeture impacte la chaßne de soins locale
LâarrĂȘt intermittent des urgences a dĂ©jĂ modifiĂ© les habitudes de milliers de Luziens. Jordan, jeune restaurateur, raconte quâil se rend dĂ©sormais Ă Bayonne pour une simple coupure profonde : « Le trajet de nuit, sous la pluie, mâa pris quarante minutes ». MĂȘme constat pour la maison de retraite La Pergola : quinze hospitalisations prĂ©vues ont Ă©tĂ© reportĂ©es.
Cette situation fragilise le service de santĂ© dans tout le sud du Pays basque. Les infirmiers libĂ©raux, pivot crucial, se retrouvent Ă gĂ©rer des soins avancĂ©s Ă domicile, faute dâadmission rapide. Une enquĂȘte interne, coordonnĂ©e par lâARS, estime le surcoĂ»t pour les soins ambulatoires Ă 180 000 ⏠par trimestre.
Les « zones grises » du parcours de soins
- đ« DĂ©lai dâimagerie : scanner disponible seulement jusquâĂ 19 h.
- đ Allongement des transferts : +18 % de transports SAMU vers Bayonne.
- đ RĂ©-hospitalisations : 1 patient sur 7 revient sous 72 h, faute de suivi structurĂ©.
âïž Parcours type | Avant fermeture partielle | AprĂšs fermeture partielle |
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Trajet moyen domicile-urgence | 12 km | 34 km |
Délai 1er EVG (bilan sang) | 45 min | 1 h 30 |
Recours Ă la tĂ©lĂ©mĂ©decine | 6 % | 22 % đ |
ArrĂȘts de travail dĂ©livrĂ©s | 310/mois | 410/mois |
Pour limiter la casse, un protocole « Astreinte InfirmiĂšre 24 h » a Ă©tĂ© signĂ© : trois soignantes se relaient la nuit pour Ă©valuer les cas. Cette organisation de terrain, saluĂ©e par la mairie, illustre la force du tissu local. Pourtant, les limites apparaissent dĂšs quâun geste technique (pose de drain, thrombolyse) est nĂ©cessaire.
Coût des soins : qui paie vraiment ?
LâAssurance maladie couvre 70 % des passages, le reste revient aux mutuelles et, parfois, aux familles. Avec lâaugmentation des transferts, le coĂ»t des soins grimpe : +12 % pour un traumatisme mineur. Le dĂ©putĂ© Peio Dufau a dâailleurs interpellĂ© le ministre Ă ce sujet lors dâune sĂ©ance parlementaire en citant la hausse des franchises pour les mĂ©nages modestes (Actu.fr). RĂ©sultat : une mission IGAS doit chiffrer les coĂ»ts cachĂ©s (essence, journĂ©es de travail perdues) pour intĂ©grer ces paramĂštres dans le futur modĂšle Ă©conomique.
Dialogue Ă plusieurs voix : mĂ©thode et responsabilitĂ©s pour sauver lâinfrastructure hospitaliĂšre
Dans la salle polyvalente du centre Socio-Culturel Jai Alai, un « atelier de solutions » a rĂ©uni : direction de la polyclinique, Ă©lus, URPS, syndicats et reprĂ©sentants dâusagers. Chacun est venu avec sa feuille de route, mais le ministre a imposĂ© une rĂšgle simple : pas de plaidoyer sans chiffrage. Pour beaucoup, cette exigence marque un tournant, car les dĂ©bats planent souvent au niveau des principes, oubliant le budget.
- đ€ Direction : rĂ©clame une rallonge pour le chauffage et les astreintes anesthĂ©sistes.
- đïž Ălus locaux : proposent des exonĂ©rations fonciĂšres sur cinq ans.
- đ©ââïž Infirmiers-cadres : exigent un effectif supplĂ©mentaire de nuit pour respecter la norme HAS.
- đŁïž Associations de patients : rappellent la charte « Urgences = 30 min ».
đŻ Acteur | ResponsabilitĂ© clĂ© | ĂchĂ©ance | Indicateur de rĂ©ussite |
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Polyclinique | Plan de retour Ă lâĂ©quilibre | Q4 2025 | DĂ©ficit < 5 % |
ARS | Aide ciblée équipement | Févr. 2025 | IRM livré |
Mairie | AccĂšs transports publics | Juin 2025 | Ligne nocturne LUZ-01 |
Ătat | RĂ©forme financement urgences | Budget 2026 | Vote Loi PLFSS |
Le sénateur Jean-Luc Fichet, présent en visio, a rappelé que tout retard est mal perçu par les citoyens, citant le report de la venue ministérielle à Carhaix (article du Télégramme). Pour éviter la cassure, le ministÚre a mandaté un « médiateur logistique » qui circulera entre la polyclinique, Bayonne et Dax afin de synchroniser les plannings.
Un clin dâĆil Ă Mayenne : lâexemple qui inspire
La rĂ©forme expĂ©rimentale lancĂ©e en Mayenne en 2024 offre un prĂ©cĂ©dent : crĂ©ation dâun « sas Ă©lectronique » oĂč les paramĂ©dics Ă©valuent les cas par visioconfĂ©rence. Les rĂ©sultats ? 35 % des patients rĂ©orientĂ©s vers la mĂ©decine de ville, sans augmenter la mortalitĂ©. Pour Saint-Jean-de-Luz, lâadaptation pourrait rĂ©duire lâaffluence nocturne de 20 %. Le ministre lâa dâailleurs rappelĂ© sur le parvis, dĂ©clenchant un dĂ©bat animĂ© mais constructif.
Trois scénarios pour 2026 : quelles solutions concrÚtes pour la qualité et le coût des soins ?
Ă lâissue des Ă©changes, un document de travail dĂ©taille trois pistes :
- đ„ RĂ©habilitation interne : agrandir le plateau technique par un module prĂ©-fabriquĂ© et recruter 15 ETP supplĂ©mentaires.
- đ Partenariat rĂ©gional : fusion juridique avec lâhĂŽpital de Bayonne, crĂ©ant un GHT Ă©largi.
- đ ModĂšle hybride : urgences diurnes sur site, tĂ©lĂ©mĂ©decine + drones de pharmacie la nuit.
âïž CritĂšres | RĂ©habilitation | Partenariat | Hybride |
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Investissement initial đ¶ | 8 M⏠| 3 M⏠| 5 M⏠|
DĂ©lai de mise en Ćuvre âł | 30 mois | 18 mois | 24 mois |
Impact sur la qualitĂ© des soins đ | ++++ | ++ | +++ |
AcceptabilitĂ© sociale đ€ | Haute | Moyenne | Variable |
Le ministre privilĂ©gie le modĂšle hybride : moins coĂ»teux quâune extension en dur, plus sĂ©duisant quâune fusion perçue comme un abandon. Surtout, il permet de tester les camĂ©ras-HD installĂ©es dans les ambulances, baptisĂ©es « E-Rescue », qui transmettent lâECG en temps rĂ©el. Cette technologie, financĂ©e Ă 60 % par le plan France NumĂ©rique 2030, a dĂ©jĂ fait ses preuves Ă Saint-Jean-de-Maurienne (Le DauphinĂ©).
Un calendrier serré mais réaliste
- đ AoĂ»t 2025 : validation ARS du plan hybride.
- đïž DĂ©cembre 2025 : installation des box de tĂ©lĂ©mĂ©decine.
- đ Janvier 2026 : dĂ©ploiement des drones de pharmacie.
- đŹ Mars 2026 : retour dâexpĂ©rience public.
Chaque Ă©tape inclut un indicateur-clef : temps moyen de traitement, coĂ»t marginal par passage, satisfaction patient. Les experts comptent sâappuyer sur un observatoire citoyen composĂ© de 25 bĂ©nĂ©voles formĂ©s Ă lâaudit qualitĂ©. Un moyen concret dâĂ©viter la tentation du « chiffre vitrine » et de coller au terrain.
Ce que chacun peut faire dĂšs aujourdâhui : gestes simples et mobilisation collective
La visite ministĂ©rielle nâest quâun Ă©pisode ; lâhistoire sâĂ©crit au quotidien. Professionnels et particuliers disposent dĂ©jĂ dâoutils pour renforcer le rĂ©seau :
- đČ TĂ©lĂ©consultation locale : lâappli PaysBasque-Doc, gratuite, oriente vers le mĂ©decin de garde.
- đŽ Moyen de transport optimisĂ© : vĂ©los cargo des infirmiers libĂ©raux pour rĂ©duire lâempreinte carbone.
- đ Pharmacies sentinelles : cinq officines formĂ©es Ă reconnaĂźtre une urgence cardiaque.
- đ Formation « Alerter-Masser-DĂ©galser » : sessions de 2 h tous les mercredis Ă la caserne des pompiers.
đĄ Bon rĂ©flexe | Pourquoi câest utile ? | Temps nĂ©cessaire |
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Sauvegarder le numĂ©ro de garde đ | Ăvite 30 % des allers-retours inutiles | 1 min |
VĂ©rifier son ordonnance đïž | Limite les interactions dangereuses | 5 min |
Installer lâapp « Carte-Vitale » đČ | AccĂ©lĂšre lâadmission de 12 min | 3 min |
Les soignants, eux, peuvent dĂ©jĂ mutualiser le matĂ©riel : lâachat groupĂ© de pousse-seringues baisse leur coĂ»t de 18 %. CĂŽtĂ© Ă©lus, la mairie a annoncĂ© la crĂ©ation dâune navette Ă©lectrique gratuite vers la polyclinique, financĂ©e par un dispositif europĂ©en LEADER.
Enfin, un partenariat inĂ©dit avec le site Infirmier Marseille va proposer des webinaires mensuels sur le thĂšme « soin de proximitĂ© et numĂ©rique responsable », ouverts Ă tous les territoires en recherche dâinspiration.
Ă garder en tĂȘte : chaque minute gagnĂ©e sur le parcours patient est une chance supplĂ©mentaire de guĂ©rison. Commencez par enregistrer le numĂ©ro 116 117 sur votre tĂ©lĂ©phone : câest le premier maillon dâune prise en charge efficace.
FAQ
Quels sont les horaires actuels des urgences de la polyclinique ?
Depuis le 1á”Êł juillet 2025, le service accueille 8 h-20 h en semaine. La prise en charge nocturne est assurĂ©e par le SAMU et des infirmiers dâastreinte.
Le coût des soins va-t-il augmenter ?
Le modĂšle hybride vise Ă contenir les dĂ©penses ; le ticket modĂ©rateur ne devrait pas Ă©voluer avant le vote du PLFSS 2026. Les dĂ©passements dâhonoraires restent interdits aux urgences.
Comment signaler un temps dâattente excessif ?
Un formulaire dédié est disponible sur le site de la polyclinique. Les remontées sont analysées chaque semaine lors de la cellule qualité.
La télémédecine est-elle fiable pour une urgence ?
Oui, à condition de respecter le protocole : visioconférence haute résolution, connexion sécurisée et possibilité de basculer vers le SAMU en moins de deux minutes.
OĂč suivre lâavancement du plan ministĂ©riel ?
Les comptes-rendus seront publiĂ©s sur le portail de lâARS Nouvelle-Aquitaine et relayĂ©s par la mairie ainsi que par Actu Pays Basque.
Source: www.sudouest.fr
Il est crucial de garantir un accÚs continu aux soins, surtout pour les enfants. La santé est une priorité!
Il est essentiel de rĂ©agir rapidement pour garantir l’accĂšs aux soins pour tous!