La montée du masculinnisme en ligne en France suscite des inquiétudes sur le consentement et la santé sexuelle

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La montée du masculinisme en ligne en France bouscule les repÚres des jeunes sur le consentement et la santé sexuelle, et laisse beaucoup de parents, soignants et éducateurs démunis. Face à ces discours qui se diffusent à toute vitesse sur les réseaux sociaux, comprendre ce qui se joue devient essentiel pour protéger les plus vulnérables.

Peu de temps ? Voilà ce qu’il faut retenir :
✅ Le masculinisme en ligne propage des messages de domination et de mĂ©fiance envers les femmes, qui brouillent les repĂšres sur le consentement 😕
✅ Ces discours influencent directement la santĂ© sexuelle des jeunes : prises de risques, banalisation des violences, recul de la prĂ©vention (capotes, dĂ©pistages) ⚠
✅ Parler tĂŽt et clairement de consentement, Ă©galitĂ© des sexes et respect du corps reste l’outil le plus protecteur 💬
✅ Parents, soignants, Ă©ducateurs et jeunes peuvent s’appuyer sur des ressources fiables (associations, sites de santĂ©, professionnels) pour contrer ces contenus toxiques đŸ›Ąïž

Masculinisme en ligne : comprendre ce phénomÚne qui inquiÚte autour du consentement et de la santé sexuelle

Le terme masculinisme dĂ©signe des courants qui se prĂ©sentent comme une dĂ©fense des droits des hommes, mais qui, dans leurs versions radicales, s’opposent frontalement au fĂ©minisme et Ă  l’égalitĂ© rĂ©elle entre les genres. Sur Internet, ces groupes se sont structurĂ©s autour de figures influentes qui s’expriment surtout via les rĂ©seaux sociaux comme TikTok, YouTube ou X (anciennement Twitter).

En France, ces voix gagnent du terrain auprĂšs des adolescents et des jeunes adultes. Le discours est souvent sĂ©duisant au premier abord : promesse de « reprendre le pouvoir », de « ne plus se faire marcher dessus » dans les relations, d’oser dire non
 mais envers les femmes et leurs demandes d’égalitĂ©. Ce vernis de dĂ©veloppement personnel cache parfois des messages trĂšs clairs : minimisation des violences sexuelles, relativisation du consentement, pression Ă  la performance sexuelle, rejet frontal de toute rĂ©flexion sur la santĂ© sexuelle.

Un personnage imaginaire, appelons-le Thomas, 17 ans, illustre bien ce glissement. Au dĂ©part, Thomas cherche des conseils pour mieux gĂ©rer sa timiditĂ© avec les filles. En quelques jours, son fil d’actualitĂ© lui propose des vidĂ©os de comptes masculinistes qui lui expliquent que « les femmes profitent du systĂšme », que « le consentement est une arme contre les hommes » ou encore que « les vraies relations se construisent sur la domination masculine ». Une partie de lui sait que quelque chose cloche, mais la rĂ©pĂ©tition de ces messages commence Ă  grignoter ses repĂšres.

Cette dynamique n’est pas un hasard. Les algorithmes privilĂ©gient :

  • đŸ”„ Les contenus polarisants qui provoquent du dĂ©bat et des rĂ©actions;
  • 🎭 Les crĂ©ateurs qui utilisent humour, provocation et formats trĂšs courts pour transmettre leurs idĂ©es;
  • 📈 Les vidĂ©os qui gĂ©nĂšrent beaucoup de vues rapidement, mĂȘme si elles sont toxiques.

Les organisations de santĂ© sexuelle tirent la sonnette d’alarme, car ces contenus ne sont pas seulement des opinions : ils ont des effets concrets sur les comportements. Les jeunes exposĂ©s de maniĂšre rĂ©pĂ©tĂ©e Ă  ces discours ont plus de risque de :

  • ❌ Sous-estimer l’importance du consentement explicite dans la sexualitĂ©;
  • ❌ ConsidĂ©rer les prĂ©servatifs comme inutiles ou « dĂ©virilisants »;
  • ❌ Moquer le dĂ©pistage des IST, vĂ©cu comme une perte de temps;
  • ❌ Voir le fĂ©minisme uniquement comme une attaque contre les hommes.

Cette vision du monde abĂźme les relations affectives et sexuelles, mais aussi la santĂ© mentale. Les garçons qui n’adhĂšrent pas Ă  ce modĂšle « viril dur » peuvent se sentir faibles, exclus, voire honteux. Les filles, elles, intĂšgrent parfois l’idĂ©e que leurs limites n’ont pas vraiment de valeur, ou qu’elles doivent supporter des pratiques qui les mettent mal Ă  l’aise pour ne pas ĂȘtre « coincĂ©es ».

Aspect clé Impact des discours masculinistes en ligne
👀 Vision des femmes Soupçon permanent (elles profiteraient du systùme, mentiraient sur les violences, manipuleraient les hommes)
❀ Vision du couple Promotion d’un modĂšle dominĂ©/dominant plutĂŽt que d’une relation d’égalitĂ© des sexes
💬 Consentement Discours qui banalisent le non-respect des limites, ou traitent le consentement de « mode fĂ©ministe »
đŸ©ș SantĂ© sexuelle Moqueries envers la prĂ©vention (prĂ©servatif, dĂ©pistage) et mise en avant de comportements Ă  risque
🧠 SantĂ© mentale Pression Ă  ĂȘtre un homme « fort », sans fragilitĂ©, qui ne demande jamais d’aide 😔

Comprendre cette mécanique est la premiÚre étape pour mieux accompagner les jeunes. La suite consiste à analyser comment ces messages modifient concrÚtement leur rapport au corps, au désir et à la sécurité sexuelle.

Comment la montée du masculinisme en ligne en France fragilise le consentement sexuel

Le consentement devrait ĂȘtre un repĂšre simple : une relation sexuelle n’a de sens que si chaque personne a clairement envie, au moment oĂč la situation se dĂ©roule. Pourtant, la montĂ©e en ligne de discours masculinistes en France brouille ce principe de base, en glissant de petites phrases qui, mises bout Ă  bout, finissent par affaiblir l’idĂ©e mĂȘme de respect mutuel.

Dans les contenus les plus viraux, plusieurs messages reviennent :

  • 😒 « Le oui, c’est implicite si elle vient chez toi »;
  • 🙄 « Les filles disent non mais pensent oui »;
  • 🎯 « Un homme doit insister, sinon il n’aura jamais rien ».

Ces phrases peuvent sembler « juste provocantes » aux yeux de certains, mais elles ont un impact profond sur la maniĂšre dont les jeunes interprĂštent les signaux dans une situation intime. Dans les faits, elles banalisent le fait de passer outre un refus, ou de lire dans les pensĂ©es de l’autre Ă  la place de lui poser une question claire.

Dans l’histoire de Thomas, Ă©voquĂ©e plus haut, ce brouillage est trĂšs visible. AprĂšs plusieurs semaines Ă  regarder des crĂ©ateurs qui se revendiquent de la dĂ©fense des droits des hommes, il finit par se convaincre que « si une fille accepte un rendez-vous chez lui, c’est qu’elle sait Ă  quoi s’attendre ». RĂ©sultat : le jour oĂč une camarade vient regarder un film, il persiste lourdement, alors mĂȘme qu’elle lui dit qu’elle ne se sent pas prĂȘte. Il ne se vit pas comme un agresseur, car il est persuadĂ© d’ĂȘtre dans son « droit de garçon ».

Ce type de situation se multiplie selon les retours des associations de terrain. Il s’agit souvent :

  • ❗ De rapports non dĂ©sirĂ©s mais non perçus comme viols par l’un des deux partenaires;
  • ❗ D’insistance lourde jusqu’à ce que l’autre « cĂšde » par fatigue ou peur;
  • ❗ De culpabilisation de la victime, accusĂ©e d’avoir « envoyĂ© de mauvais signaux ».

Les militants masculinistes les plus radicaux vont plus loin encore, en prĂ©sentant le fĂ©minisme comme responsable d’une prĂ©tendue « insĂ©curitĂ© juridique » des hommes. Ils affirment que les femmes mentiraient massivement sur les violences sexuelles, alors que toutes les Ă©tudes montrent plutĂŽt une sous-dĂ©claration. Ce discours crĂ©e chez certains jeunes hommes une peur exagĂ©rĂ©e d’ĂȘtre accusĂ©s Ă  tort, qui les pousse Ă  se mĂ©fier de toute parole fĂ©minine, mĂȘme lorsqu’elle exprime simplement un malaise ou un refus.

Pour contrer ces croyances, quelques leviers sont particuliĂšrement utiles :

  • đŸ—Łïž RĂ©pĂ©ter que le consentement est un processus continu : on peut dire oui puis changer d’avis;
  • 📚 Expliquer concrĂštement ce qu’est une relation saine, avec des exemples tirĂ©s du quotidien (sorties, soirĂ©es, discussions en ligne);
  • đŸ§© Mettre en lumiĂšre les zones grises et apprendre Ă  demander « Ça va pour toi ? On continue ? » sans gĂȘne.

Un bon outil consiste Ă  mettre en scĂšne des situations typiques en atelier ou en famille, et Ă  demander : « À quel moment aurais-tu posĂ© une question ? Qu’est-ce qui t’aurait alertĂ© ? ». Ces Ă©changes aident les adolescents Ă  se construire un rĂ©flexe de vĂ©rification plutĂŽt qu’un rĂ©flexe d’insistance.

IdĂ©e vĂ©hiculĂ©e par les contenus masculinistes 😬 RepĂšre sain sur le consentement ✅
« Elle est venue chez moi, donc elle veut forcĂ©ment » Le fait de venir chez quelqu’un n’est jamais un accord pour une relation sexuelle
« Les femmes disent non mais pensent oui » Un non, mĂȘme hĂ©sitant, reste un non. Sans oui clair et serein, on s’abstient
« Insister, c’est normal pour un homme » Insister aprĂšs un refus, c’est faire pression, pas sĂ©duire
« Le consentement, c’est une mode du fĂ©minisme » Le consentement protĂšge tout le monde, y compris les hommes, de relations subies ou de conflits
« Les fausses accusations sont la norme » Les études montrent que les fausses accusations sont rares, le vrai problÚme reste les violences non signalées

Lorsque ces contre-discours sont portĂ©s par des adultes de confiance (soignants, enseignants, Ă©ducateurs, parents), mais aussi par des pairs ou des influenceurs engagĂ©s, ils peuvent rĂ©ellement rééquilibrer la balance. La prochaine Ă©tape consiste Ă  voir comment ces contenus influencent directement la maniĂšre dont les jeunes prennent soin – ou pas – de leur santĂ© sexuelle.

Impact des discours masculinistes sur la santé sexuelle des jeunes : pratiques à risque et prévention en recul

La santé sexuelle ne se limite pas à éviter les infections sexuellement transmissibles (IST). Elle englobe le plaisir, le respect du corps, la capacité à dire oui ou non, et le fait de se sentir en sécurité dans sa vie intime. Or, la montée en ligne du masculinisme en France fragilise ces dimensions essentielles, parfois de maniÚre insidieuse.

De nombreux contenus masculinistes associent la « vraie virilité » à :

  • 💣 La recherche de conquĂȘtes multiples, sans engagement ni Ă©coute du partenaire;
  • 💣 Une mĂ©fiance envers les mĂ©decins, associations et campagnes de prĂ©vention;
  • 💣 La minimisation des risques liĂ©s aux IST, souvent prĂ©sentĂ©es comme « exagĂ©rĂ©es ».

Dans cette logique, porter un prĂ©servatif est parfois dĂ©nigrĂ© comme un signe de faiblesse ou de manque de confiance. Certains influenceurs vont jusqu’à expliquer que « la peur du VIH, c’est du passĂ© », alors que les donnĂ©es de santĂ© publique rappellent que le virus circule toujours, notamment chez les plus jeunes, et que d’autres IST (chlamydia, gonorrhĂ©e, syphilis) progressent.

Autour de Thomas, plusieurs garçons de sa classe reprennent ces arguments. Lors d’une soirĂ©e, l’un d’eux s’en vante : « J’ai plus de capotes depuis longtemps, ça casse l’ambiance, et puis elle prend la pilule ». Cette phrase concentre plusieurs idĂ©es dangereuses :

  • ⚠ Confusion entre contraception (Ă©viter une grossesse) et prĂ©vention des IST;
  • ⚠ Report de la responsabilitĂ© sur la partenaire (« c’est Ă  elle de gĂ©rer »);
  • ⚠ DĂ©ni du risque, parce qu’aucun symptĂŽme n’est visible sur le moment.

La santĂ© sexuelle est aussi impactĂ©e par la promotion de pratiques Ă  risque prĂ©sentĂ©es comme « test de loyautĂ© » ou « preuve de confiance ». On voit Ă©merger des dĂ©fis en ligne oĂč il est suggĂ©rĂ© de renoncer aux prĂ©servatifs ou de multiplier les partenaires sans jamais se faire dĂ©pister, sous prĂ©texte de « ne pas cĂ©der Ă  la paranoĂŻa fĂ©ministe ».

Face Ă  ces dĂ©rives, plusieurs rĂ©flexes peuvent ĂȘtre encouragĂ©s :

  • đŸ§Ș ConsidĂ©rer le dĂ©pistage rĂ©gulier comme une habitude de base, surtout en cas de partenaires multiples;
  • đŸ›Ąïž Normaliser l’usage du prĂ©servatif interne ou externe, prĂ©sentĂ© comme un geste de respect mutuel;
  • đŸ€ Partager la responsabilitĂ© de la protection : ce n’est ni « au garçon » ni « Ă  la fille », mais Ă  chacun d’ĂȘtre acteur.

Les professionnels de santĂ© et les associations remarquent que les jeunes qui adhĂšrent aux discours masculinistes les plus durs consultent moins, tardent Ă  parler de symptĂŽmes (douleurs, Ă©coulements, dĂ©mangeaisons) et peuvent faire passer le silence avant leur bien-ĂȘtre. La peur d’ĂȘtre vu comme fragile ou inquiet de sa santĂ© les empĂȘche de demander de l’aide, mĂȘme lorsqu’ils en auraient besoin.

Comportement influencĂ© par le masculinisme đŸ˜¶ ConsĂ©quence potentielle sur la santĂ© sexuelle đŸ©ș
Refus du prĂ©servatif pour « prouver sa virilitĂ© » Augmentation du risque d’IST et d’infections multiples Ă  long terme
DĂ©nigrement du dĂ©pistage (« c’est pour les faibles ») DĂ©couverte tardive de maladies, douleurs chroniques, complications (infertilitĂ©, atteintes gĂ©nitales)
Rapports sous pression ou sans consentement clair Traumatismes psychiques, perte de confiance en soi et en l’autre, difficultĂ© Ă  vivre une sexualitĂ© Ă©panouie
Rejet des campagnes de prĂ©vention au nom des « droits des hommes » Éloignement des structures de soin, isolement face aux problĂšmes sexuels
ModĂšle viril fermĂ© Ă  toute Ă©motion Tabou sur l’angoisse, la douleur ou les pannes sexuelles, retard de prise en charge

Redonner aux jeunes garçons le droit d’avoir peur, de se protĂ©ger, de consulter, c’est leur offrir une forme de libertĂ© bien plus grande que les mirages de la toute-puissance masculine. Pour y parvenir, il est nĂ©cessaire d’ouvrir le dialogue sur la façon dont ces discours se construisent en ligne et ce qu’ils disent vraiment des droits des hommes et de l’égalitĂ© des sexes.

Réseaux sociaux, algorithmes et masculinisme : pourquoi ces discours séduisent autant les jeunes

Les rĂ©seaux sociaux sont devenus la premiĂšre source d’information de nombreux adolescents en France, y compris sur la sexualitĂ©, les relations amoureuses et les questions de genre. Dans ce paysage, les crĂ©ateurs masculinistes ont trouvĂ© un terrain particuliĂšrement fertile. Ils maĂźtrisent les codes des plateformes : formats courts, punchlines, humour noir, montage dynamique, musique tendance.

Les algorithmes jouent un rĂŽle central. Ils repĂšrent ce qui retient l’attention (commentaires, likes, partages, temps de visionnage) et proposent des contenus similaires. Un jeune qui regarde une vidĂ©o sur les « problĂšmes des hommes dans le couple » se retrouve rapidement exposĂ© Ă  des comptes plus radicaux qui, sous couvert de parler de droits des hommes, glissent vers le mĂ©pris des femmes et du fĂ©minisme.

Plusieurs ingrédients expliquent cette séduction :

  • 🎯 Un discours simple, parfois caricatural, qui propose un coupable unique : les femmes, les fĂ©ministes, les lois sur les violences;
  • 🎬 Une mise en scĂšne valorisante : les hommes sont filmĂ©s comme des « winners », bien habillĂ©s, entourĂ©s de signes extĂ©rieurs de rĂ©ussite;
  • đŸ€ Un sentiment d’appartenance : « nous, les vrais hommes », opposĂ©s Ă  ceux qui seraient « soumis » ou « woke ».

Pour des garçons qui se sentent perdus, qui vivent des Ă©checs amoureux ou des humiliations, ces discours peuvent donner l’impression de reprendre la main. Mais ce soulagement est trompeur. La colĂšre contre les autres remplace rarement le travail sur soi, l’apprentissage de la communication ou la recherche d’une aide adaptĂ©e (psychologue, Ă©ducateur, soignant).

Autour de Thomas, la bande de copains partage des vidĂ©os de maniĂšre quasi automatique. L’un commente : « Lui au moins il dit la vĂ©ritĂ©, il n’a pas peur de s’en prendre aux fĂ©ministes ». Peu Ă  peu, toute remise en question devient suspecte : dĂ©fendre l’égalitĂ© des sexes ou parler de consentement est assimilĂ© Ă  trahir le groupe. Cette pression de groupe peut rendre trĂšs difficile l’expression d’un doute ou d’une opinion diffĂ©rente.

Pour mieux comprendre ce mĂ©canisme, il peut ĂȘtre utile de dĂ©cortiquer comment un contenu monte dans les recommandations :

  • 📌 Étape 1 : une vidĂ©o provoque un choc ou une rĂ©action forte (colĂšre, rires, indignation);
  • 📌 Étape 2 : les commentaires affluent, parfois pour critiquer, mais l’algorithme ne fait pas la diffĂ©rence;
  • 📌 Étape 3 : la plateforme interprĂšte cela comme un signal de qualitĂ© et diffuse encore davantage;
  • 📌 Étape 4 : le discours masculiniste gagne en visibilitĂ©, mĂȘme auprĂšs de jeunes qui n’avaient rien demandĂ©.

Cette logique explique pourquoi des contenus extrĂȘmes peuvent se retrouver devant les yeux d’un collĂ©gien sans qu’il les ait cherchĂ©s. Elle montre aussi que chacun peut agir, Ă  son Ă©chelle, en :

  • đŸš« Limitant les partages de vidĂ©os toxiques, mĂȘme pour s’en moquer;
  • ✅ S’abonnant Ă  des comptes qui promeuvent un rapport sain au corps, aux Ă©motions, Ă  la sexualitĂ©;
  • 🧭 Prenant le temps de sortir de sa « bulle » en consultant des sources variĂ©es.
StratĂ©gie des comptes masculinistes 🎭 Effet sur les jeunes utilisateurs đŸ“Č
Humour, blagues sur les femmes, provocations DĂ©fense facile : « c’est juste pour rire », malgrĂ© un fond de mĂ©pris rĂ©current
Vidéos trÚs courtes avec slogans choc Intégration rapide de messages simplistes sur le genre et la sexualité
Valorisation de la domination masculine Confusion entre confiance en soi et contrîle de l’autre
DĂ©nigrement du fĂ©minisme DĂ©fiance envers les ressources qui parlent d’égalitĂ©, de consentement et de santĂ© sexuelle
Mise en avant du « courage de dire la vĂ©ritĂ© » Impression d’accĂ©der Ă  un savoir secret, ce qui renforce l’adhĂ©sion đŸ˜”â€đŸ’«

RepĂ©rer ces codes permet aux adultes et aux jeunes eux-mĂȘmes de prendre du recul : « Qu’est-ce que cette vidĂ©o essaie de me faire ressentir ? À qui ça profite que je pense ça ? ». Ce type de question simple peut dĂ©jĂ  enclencher une forme d’immunitĂ© face aux manipulations en ligne.

Reconstruire des repÚres : égalité des sexes, droits des hommes et relations plus saines

Face Ă  la montĂ©e du masculinisme en ligne, il serait tentant d’opposer brutalement filles et garçons, ou de prĂ©senter tous les hommes comme des dangers potentiels. Cette vision n’aide personne. L’enjeu, au contraire, est de montrer qu’égalitĂ© des sexes et droits des hommes peuvent aller de pair, Ă  condition de sortir d’une logique de guerre entre genres.

Pour beaucoup de garçons, les difficultĂ©s sont bien rĂ©elles : peur d’échouer, d’ĂȘtre rejetĂ©s, pression Ă  ĂȘtre performants au lit, honte de parler de leurs fragilitĂ©s. Ce malaise trouve un Ă©cho dans les discours masculinistes, mais il existe d’autres rĂ©ponses possibles, plus protectrices pour le bien-ĂȘtre et la santĂ© sexuelle.

Plusieurs pistes simples peuvent ĂȘtre mises en avant :

  • đŸ€ Valoriser les relations oĂč chacun peut dire ce qu’il aime, ce qu’il n’aime pas, sans se sentir jugĂ©;
  • 🧠 Encourager les garçons Ă  parler de leurs Ă©motions Ă  des amis, des proches, des professionnels;
  • 📚 Proposer des contenus qui montrent des hommes respectueux, capables d’écouter, de prendre soin d’eux et des autres.

Dans l’histoire de Thomas, c’est une discussion avec un infirmier scolaire qui change la donne. Celui-ci ne le culpabilise pas, ne l’accuse pas d’adhĂ©rer Ă  une « mauvaise idĂ©ologie », mais lui pose des questions concrĂštes : « Comment tu te sens vraiment dans ces histoires ? Est-ce que ça t’aide Ă  ĂȘtre bien dans ta peau ? Qu’est-ce qui se passe pour toi quand une fille te dit non ? ». Cette Ă©coute ouvre un espace pour revisiter certaines croyances, sans perdre la face.

Reconstruire des repĂšres passe aussi par l’éducation affective et sexuelle, Ă  l’école, dans les maisons des jeunes, mais aussi Ă  la maison :

  • 💬 Parler tĂŽt de consentement, avec des mots simples, adaptĂ©s Ă  l’ñge;
  • đŸ“ș Regarder ensemble des contenus (sĂ©ries, vidĂ©os) et discuter de ce qui s’y joue;
  • đŸ› ïž Donner des exemples concrets de phrases qui permettent de demander l’avis de l’autre sans casser le moment.

Dans cette dĂ©marche, les ressources locales – associations, centres de santĂ©, plateformes spĂ©cialisĂ©es – ont un rĂŽle prĂ©cieux. Elles peuvent proposer des ateliers mixtes oĂč filles et garçons Ă©changent leurs points de vue, partagent leurs peurs, leurs attentes, et dĂ©couvrent qu’en rĂ©alitĂ©, beaucoup aspirent Ă  la mĂȘme chose : des relations apaisĂ©es, respectueuses, oĂč personne ne doit se forcer.

Objectif 💡 Exemple d’action concrĂšte Ă  mettre en place đŸ€Č
Renforcer le respect du consentement Apprendre des phrases-clĂ©s : « Dis-moi si tu es Ă  l’aise », « On peut s’arrĂȘter quand tu veux »
Apaiser les tensions filles/garçons Organiser des cercles de parole encadrés par des professionnels de santé ou des éducateurs
ProtĂ©ger la santĂ© sexuelle Mettre Ă  disposition prĂ©servatifs, brochures, contacts d’associations dans les lieux frĂ©quentĂ©s par les jeunes
Donner une autre image de la virilitĂ© Mettre en avant des modĂšles masculins qui savent Ă©couter, demander de l’aide, exprimer leurs Ă©motions
Contrer les contenus toxiques en ligne Partager et soutenir des crĂ©ateurs qui dĂ©fendent une sexualitĂ© respectueuse et informĂ©e đŸŒ±

Ce travail ne se fait pas en un jour, mais chaque discussion ouverte, chaque ressource partagĂ©e, chaque jeune qui ose poser une question au lieu de se taire, est dĂ©jĂ  une avancĂ©e concrĂšte. Le rappel Ă  garder en tĂȘte : une sexualitĂ© Ă©panouie ne se construit ni dans la peur, ni dans la domination, mais dans la confiance et la connaissance de soi.

Comment reconnaßtre un contenu masculiniste toxique sur les réseaux sociaux ?

Un contenu masculiniste problématique mélange souvent blagues dévalorisantes sur les femmes, discours de victimisation des hommes et attaques contre le féminisme. Il parle peu de respect, de consentement ou de santé sexuelle, mais beaucoup de domination, de

Est-ce que tous les discours sur les droits des hommes sont dangereux ?

Non. Parler des difficultĂ©s spĂ©cifiques rencontrĂ©es par les hommes (suicide, isolement, difficultĂ©s Ă  demander de l’aide) est nĂ©cessaire. Le problĂšme apparaĂźt quand cette discussion sert Ă  attaquer les femmes, Ă  nier les violences sexistes ou Ă  remettre en cause le consentement. Un discours sain cherche des solutions sans dĂ©signer un genre comme ennemi.

Que faire si un proche adhÚre à des idées masculinistes en ligne ?

L’important est de garder le lien plutĂŽt que d’entrer dans le conflit frontal. Poser des questions sur ce qu’il ressent, ce qu’il cherche dans ces vidĂ©os, lui proposer d’autres sources d’information, lui rappeler calmement les bases du respect et du consentement. Si besoin, suggĂ©rer un Ă©change avec un professionnel de santĂ©, un Ă©ducateur ou une association spĂ©cialisĂ©e.

Comment parler de consentement avec un adolescent sans le braquer ?

Commencer tĂŽt, avec des exemples du quotidien (prĂȘter un objet, accepter un cĂąlin) avant de parler de sexualitĂ©. Utiliser des phrases simples, sans ton moralisateur, et reconnaĂźtre que ce n’est pas toujours facile de dire non ou de l’entendre. Proposer des phrases-types qu’il peut utiliser et l’encourager Ă  poser des questions, mĂȘme gĂȘnantes, sans jugement.

OĂč trouver des informations fiables sur la santĂ© sexuelle en France ?

Les sites d’associations reconnues, les plateformes dĂ©diĂ©es Ă  la santĂ© des jeunes, les centres de dĂ©pistage et les professionnels de santĂ© (mĂ©decins, infirmiers, sages-femmes) sont des ressources de confiance. Ils proposent des informations Ă  jour, des rĂ©ponses personnalisĂ©es et un accueil sans jugement, que l’on soit ado ou adulte.

Source: www.rfi.fr

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