Le changement climatique et la santĂ© sont aujourdâhui Ă©troitement liĂ©s, mais les outils pour comprendre ces liens restent encore fragiles. La ConfĂ©rence SOSCHI propose justement un cadre concret pour mieux mesurer ces interactions et renforcer la protection des communautĂ©s les plus exposĂ©es.
| Peu de temps ? VoilĂ ce quâil faut retenir : |
|---|
| â Des indicateurs climat-santĂ© harmonisĂ©s aident Ă passer dâune gestion de crise Ă une vraie prĂ©vention đĄ |
| â La ConfĂ©rence SOSCHI rĂ©unit 23 pays pour bĂątir un langage commun entre climat, Ă©pidĂ©miologie environnementale et santĂ© publique đ |
| â Ces indicateurs guident les politiques publiques pour cibler les zones Ă risque, ajuster les budgets et protĂ©ger les communautĂ©s les plus vulnĂ©rables đ§ |
| â Sans donnĂ©es fiables, la gestion des risques sanitaires reste rĂ©active, coĂ»teuse et injuste pour les populations dĂ©jĂ fragilisĂ©es â ïž |
Conférence SOSCHI : pourquoi des indicateurs climat-santé changent la donne pour les populations
La Conférence SOSCHI réunit des représentants de gouvernements africains, des instituts scientifiques, des partenaires de développement et des organisations internationales. Leur point commun : la nécessité de mieux comprendre comment le changement climatique impacte la santé pour agir plus vite et plus justement.
Sur le terrain, beaucoup de pays disposent dĂ©jĂ de donnĂ©es de santĂ© ou de climat. Pourtant, ces informations restent souvent cloisonnĂ©es. Les hospitalisations pour diarrhĂ©es ne sont pas croisĂ©es avec la qualitĂ© de lâeau, les cas de paludisme ne sont pas systĂ©matiquement reliĂ©s aux variations de tempĂ©rature ou de pluie. RĂ©sultat : les signaux dâalerte arrivent tard, et la protection des communautĂ©s est moins efficace.
Le principe de SOSCHI est simple : crĂ©er des indicateurs climat-santĂ© comparables dâun pays Ă lâautre pour objectiver les risques. Ces indicateurs couvrent plusieurs dimensions :
- đĄïž Danger climatique : vagues de chaleur, sĂ©cheresses, inondations, tempĂȘtesâŠ
- đ° Exposition : proportion de population vivant dans des zones Ă risque (plaines inondables, zones urbaines trĂšs denses, quartiers mal ventilĂ©s, etc.).
- â€ïž VulnĂ©rabilitĂ© : prĂ©sence de populations fragiles (enfants, personnes ĂągĂ©es, malades chroniques, habitats prĂ©caires).
- đ§Ș Impacts sanitaires : hausse des maladies respiratoires, des infections diarrhĂ©iques, des pathologies vectorielles (paludisme, dengueâŠ), de la dĂ©tresse psychique.
- đĄïž Interventions : existence de plans chaleur, de systĂšmes dâalerte, de campagnes de vaccination ou de sensibilisation.
En combinant ces informations, il devient possible dâanticiper, plutĂŽt que de subir. LâĂ©pidĂ©miologie environnementale joue ici un rĂŽle central : elle met en relation les variations climatiques avec lâĂ©volution des maladies, en sâappuyant sur des mĂ©thodes statistiques robustes.
Un exemple concret revient souvent dans les Ă©changes : une rĂ©gion oĂč les nuits deviennent plus chaudes et humides voit le moustique vecteur dâune maladie gagner du terrain. Sans outil de suivi, cette Ă©volution passe inaperçue jusquâĂ lâexplosion de cas. Avec des interactions climat-santĂ© bien mesurĂ©es, les autoritĂ©s peuvent ajuster la lutte antivectorielle, renforcer les stocks de mĂ©dicaments et informer la population en amont.
Pour rĂ©sumer cette logique, un tableau comparatif aide Ă visualiser lâavant/aprĂšs mise en place dâindicateurs :
| Situation | Sans indicateurs climat-santĂ© đ | Avec indicateurs climat-santĂ© đ |
|---|---|---|
| Surveillance | DonnĂ©es dispersĂ©es, difficilement exploitables | DonnĂ©es harmonisĂ©es, lisibles rapidement par les dĂ©cideurs đ |
| RĂ©ponse sanitaire | Interventions tardives, souvent en urgence | PrĂ©paration des Ă©quipes et du matĂ©riel avant les pics de risque â±ïž |
| ĂquitĂ© | Zones vulnĂ©rables parfois oubliĂ©es | RepĂ©rage prioritaire des quartiers et rĂ©gions les plus exposĂ©s đŻ |
| CoĂ»ts | DĂ©penses Ă©levĂ©es liĂ©es Ă la crise | Budget mieux ciblĂ© sur la prĂ©vention et lâadaptation climatique đ¶ |
Ce mouvement ne se limite pas Ă des graphiques et des rapports. Pour les Ă©quipes de terrain, des indicateurs fiables signifient des patients mieux protĂ©gĂ©s et des services de santĂ© moins dĂ©bordĂ©s. Câest toute la vocation de la ConfĂ©rence SOSCHI : transformer la donnĂ©e en dĂ©cisions utiles pour la vie quotidienne.

De la donnée brute à la santé environnementale : comment les indicateurs SOSCHI guident les politiques publiques
Un point essentiel de la ConfĂ©rence SOSCHI concerne le lien entre indicateurs et politiques publiques. Des chiffres, seuls, ne sauvent pas de vies. Ce qui change les choses, câest la capacitĂ© des institutions Ă lire ces chiffres, Ă les partager et Ă en faire des leviers dâaction.
Le cadre SOSCHI sâintĂšgre dans une vision plus large de la santĂ© environnementale et de lâapproche « Une seule santĂ© » (One Health), qui relie santĂ© humaine, santĂ© animale et Ă©cosystĂšmes. Les indicateurs mis en avant Ă Kigali couvrent notamment :
- đ§ïž Les Ă©vĂ©nements mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes (inondations, tempĂȘtes, vagues de chaleur) et leurs impacts sanitaires (traumatismes, noyades, dĂ©compensation de pathologies chroniques).
- đ± Les maladies liĂ©es Ă lâeau (diarrhĂ©es infectieuses, cholĂ©ra), en lien avec la qualitĂ© des rĂ©seaux dâeau et dâassainissement.
- đŠ Les maladies vectorielles (paludisme, dengue, chikungunya) influencĂ©es par les conditions climatiques locales.
- đš Les effets de la pollution de lâair et de la chaleur sur la mortalitĂ© et les hospitalisations respiratoires et cardiovasculaires.
- đ§ La santĂ© mentale, souvent nĂ©gligĂ©e, notamment aprĂšs des catastrophes climatiques rĂ©pĂ©tĂ©es.
Pour les responsables politiques, ces indicateurs deviennent des « tableaux de bord » pour orienter les priorités. Ils peuvent répondre à des questions trÚs concrÚtes :
Faut-il investir en prioritĂ© dans des centres de santĂ© rĂ©sistants aux inondations ? Renforcer les systĂšmes dâalerte canicule ? Soutenir la vaccination avant la saison des pluies ? Ou amĂ©liorer la qualitĂ© des logements pour limiter lâimpact des vagues de chaleur sur les personnes ĂągĂ©es ?
Le tableau suivant illustre comment ces données alimentent la prise de décision :
| Domaine | Indicateur clĂ© đ | DĂ©cision politique possible đïž |
|---|---|---|
| Vagues de chaleur | ExcĂšs de mortalitĂ© liĂ© aux tempĂ©ratures extrĂȘmes | Mise en place de plans canicule, horaires adaptĂ©s pour les Ă©coles et hĂŽpitaux, amĂ©nagement dâĂźlots de fraĂźcheur đł |
| Maladies hydriques | Taux de diarrhĂ©es aiguĂ«s pendant la saison des pluies | Renforcement de lâaccĂšs Ă lâeau potable, campagnes dâhygiĂšne, surveillance accrue en laboratoire đ§ |
| Maladies vectorielles | Variation gĂ©ographique du risque de paludisme | Distribution ciblĂ©e de moustiquaires, pulvĂ©risation dans les zones Ă haut risque, formation des soignants đŠ |
| SantĂ© mentale | Augmentation des consultations post-catastrophe | CrĂ©ation de dispositifs de soutien psychologique, renforcement de lâoffre de soins communautaires đŹ |
Les Ă©changes de la ConfĂ©rence SOSCHI rappellent aussi quâune bonne gestion des risques sanitaires suppose un langage commun entre climatologues, mĂ©decins, statisticiens, Ă©lus et citoyens. Cela passe par :
- đ Des formations pour que les professionnels de santĂ© comprennent mieux les liens entre climat et pathologies.
- đ€ Des espaces de dialogue entre ministĂšres (santĂ©, environnement, finances, urbanismeâŠ).
- đą Une communication claire vers la population pour expliquer les risques sans dramatiser inutilement.
Lorsquâune ville comprend que ses quartiers les plus chauds coĂŻncident avec les zones de prĂ©caritĂ© et de maladies respiratoires, la question nâest plus abstraite. Les cartes deviennent alors des outils de justice sociale autant que de santĂ© publique.
Cette articulation entre chiffres, terrain et dĂ©cisions politiques est le cĆur battant des discussions de Kigali, et prĂ©pare le terrain pour une nouvelle maniĂšre de penser la santĂ© environnementale dans les annĂ©es Ă venir.
Exemples concrets : Rwanda, Ghana et Royaume-Uni, trois laboratoires des interactions climat-santé
Pour rendre ces concepts tangibles, la ConfĂ©rence SOSCHI sâappuie sur des dĂ©monstrations trĂšs concrĂštes. Trois pays jouent un rĂŽle de vitrine : le Rwanda, le Ghana et le RoyaumeâUni. Chacun illustre une facette diffĂ©rente de lâadaptation climatique appliquĂ©e Ă la santĂ©.
Au Rwanda, les analyses croisent les donnĂ©es de pluviomĂ©trie, de tempĂ©rature et les cas de paludisme. Les cartes produites montrent comment certaines zones dâaltitude, autrefois peu touchĂ©es, voient dĂ©sormais le moustique vecteur sâinstaller progressivement. GrĂące aux indicateurs harmonisĂ©s :
- đ°ïž Les zones Ă risque Ă©mergent clairement sur les cartes.
- đ§ Les Ă©quipes de santĂ© peuvent cibler la distribution de moustiquaires imprĂ©gnĂ©es.
- đ Les autoritĂ©s suivent lâefficacitĂ© des interventions dans le temps.
Au Ghana, dâautres problĂ©matiques dominent : diarrhĂ©es liĂ©es Ă lâeau, pollution de lâair et mortalitĂ© liĂ©e Ă la chaleur. En suivant ces marqueurs annĂ©e aprĂšs annĂ©e, le pays peut :
- đïž Identifier les villes oĂč la chaleur et lâurbanisation dense augmentent le risque de dĂ©cĂšs prĂ©maturĂ©.
- đ° RepĂ©rer les pĂ©riodes oĂč les maladies hydriques explosent pour renforcer les messages de prĂ©vention.
- đ«ïž Quantifier lâimpact de la qualitĂ© de lâair sur les hospitalisations respiratoires.
Le RoyaumeâUni, de son cĂŽtĂ©, met en avant la puissance des mĂ©thodes statistiques et des outils open source dĂ©veloppĂ©s avec le partenariat SOSCHI. Ces outils servent de base commune aux pays qui souhaitent gĂ©nĂ©rer leurs propres indicateurs climat-santĂ©, mĂȘme avec des ressources limitĂ©es.
Le tableau ci-dessous résume ces trois approches :
| Pays | Focus climat-santĂ© đ | Leçon principale pour la protection des communautĂ©s đ§© |
|---|---|---|
| Rwanda | Ăvolution spatiale du risque de paludisme en lien avec tempĂ©rature et pluies | Anticiper lâextension des zones Ă moustiques pour agir avant les flambĂ©es Ă©pidĂ©miques đŠ |
| Ghana | DiarrhĂ©es, pollution de lâair, mortalitĂ© liĂ©e Ă la chaleur | Combiner plusieurs indicateurs pour piloter des politiques urbaines et sanitaires intĂ©grĂ©es đïž |
| RoyaumeâUni | Cadre statistique et outils open source | Partager des mĂ©thodes pour que chaque pays puisse dĂ©velopper ses propres indicateurs Ă moindre coĂ»t đ» |
Ces exemples montrent que les interactions climat-santĂ© ne sont pas les mĂȘmes partout, mais que la mĂ©thode reste transposable. Une petite ville cĂŽtiĂšre confrontĂ©e Ă la montĂ©e des eaux ne vivra pas les mĂȘmes enjeux quâun quartier populaire surchauffĂ© dâune grande mĂ©tropole. Toutefois, lâĂ©pidĂ©miologie environnementale offre une boĂźte Ă outils commune pour dĂ©coder ces rĂ©alitĂ©s.
Pour les soignants, les ONG ou les collectivités, ces démonstrations donnent des idées concrÚtes :
- đ Mettre en place un registre des pathologies sensibles au climat (asthme, coups de chaleur, dĂ©compensation cardiaque).
- đ„ Renforcer la rĂ©silience des structures de soins situĂ©es dans les zones Ă risque dâinondation ou de canicule.
- đșïž Collaborer avec les services mĂ©tĂ©o et les universitĂ©s pour co-construire des cartes de vulnĂ©rabilitĂ©.
Les retours dâexpĂ©rience du Rwanda, du Ghana et du RoyaumeâUni servent de tremplin pour dâautres pays et rĂ©gions. Ils montrent quâil est possible de partir de systĂšmes de donnĂ©es trĂšs diffĂ©rents, parfois incomplets, et de progressivement construire une intelligence climat-santĂ© solide, au service du quotidien des habitants.
Construire une intelligence climat-santé durable : financement, compétences et coopération
Un message rĂ©current de la ConfĂ©rence SOSCHI insiste sur la durĂ©e : impossible de bĂątir une vraie intelligence climat-santĂ© avec des projets de courte durĂ©e. Pour que les indicateurs climat-santĂ© restent fiables et utiles, ils doivent sâappuyer sur des systĂšmes solides, qui survivent aux changements politiques et aux variations de financements.
Plusieurs piliers sont ressortis des discussions :
- đ¶ Financement pĂ©renne : intĂ©grer la surveillance climat-santĂ© dans les budgets nationaux, et non la laisser dĂ©pendre uniquement de subventions ponctuelles.
- đ©ââïž CompĂ©tences humaines : former des Ă©quipes pluridisciplinaires (statisticiens, Ă©pidĂ©miologistes, climatologues, informaticiens, soignants).
- đ§© InteropĂ©rabilitĂ© des systĂšmes : permettre aux bases de donnĂ©es de santĂ©, de climat, dâenvironnement, de dĂ©mographie de « se parler » entre elles.
- đ QualitĂ© et rapiditĂ© des donnĂ©es : amĂ©liorer les systĂšmes dâĂ©tat civil, la remontĂ©e des dĂ©cĂšs et des maladies, et la collecte des donnĂ©es environnementales.
Le renforcement des systĂšmes dâĂ©tat civil et de statistiques vitales est particuliĂšrement crucial. Dans certaines rĂ©gions, de nombreux dĂ©cĂšs ne sont pas enregistrĂ©s, ou le sont trĂšs tardivement. Il devient alors presque impossible de repĂ©rer les pics de mortalitĂ© liĂ©s Ă une canicule ou Ă une Ă©pidĂ©mie. En structurant ces systĂšmes, les pays se dotent dâune base essentielle pour la gestion des risques sanitaires.
La coopĂ©ration internationale joue Ă©galement un rĂŽle clĂ©. Le partenariat SOSCHI, qui associe notamment le bureau des statistiques britannique, lâInstitut africain des sciences mathĂ©matiques (AIMSâRIC) au Rwanda et lâInstitut rĂ©gional dâĂ©tudes de population au Ghana, illustre ce type de collaboration. GrĂące Ă des outils open source et un langage statistique partagĂ©, un pays Ă revenu limitĂ© peut adopter les mĂȘmes standards quâun pays trĂšs Ă©quipĂ©.
Le tableau ci-dessous reprend les principaux leviers de durabilité :
| Levier | Objectif đŻ | Effet sur la protection des communautĂ©s đĄïž |
|---|---|---|
| Financement national | Assurer la continuitĂ© des systĂšmes de surveillance | Moins de « trous » dans les donnĂ©es, meilleure stabilitĂ© des programmes đ± |
| Formation | CrĂ©er une masse critique de spĂ©cialistes climat-santĂ© | CapacitĂ© Ă interprĂ©ter les donnĂ©es localement et Ă adapter les rĂ©ponses đ©âđ |
| InteropĂ©rabilitĂ© | Connecter les donnĂ©es de diffĂ©rents secteurs | Vision globale des risques, dĂ©cisions plus justes et plus rapides đ |
| Partenariats internationaux | Partager les mĂ©thodes et les outils | Gain de temps et de ressources, montĂ©e en compĂ©tence collective đ€ |
Cette logique vaut aussi pour les territoires locaux, jusque dans les quartiers. Une ville qui investit dans un systĂšme de suivi des tempĂ©ratures, de la qualitĂ© de lâair et des consultations pour pathologies respiratoires peut, Ă son Ă©chelle, dĂ©velopper une vĂ©ritable intelligence climat-santĂ©.
- đĄïž Installer des capteurs de tempĂ©rature dans diffĂ©rents quartiers.
- đš Suivre les pics de pollution et les associer aux consultations aux urgences.
- đŁ Informer les habitants sensibles (malades chroniques, personnes ĂągĂ©es) lors des pics de risque.
Au final, la durabilitĂ© de ces systĂšmes garantit que la protection des communautĂ©s ne dĂ©pend pas seulement de la bonne volontĂ© dâun projet ou dâune Ă©quipe, mais quâelle devient une composante structurelle de la santĂ© publique.
Ce que la Conférence SOSCHI change pour les citoyens, les soignants et les territoires
Au-delĂ des grandes dĂ©clarations, la question essentielle reste toujours la mĂȘme : quâest-ce que tout cela change concrĂštement pour les gens, au quotidien ? La ConfĂ©rence SOSCHI, en renforçant les interactions climat-santĂ© dans les statistiques officielles, ouvre plusieurs perspectives trĂšs pratiques.
Pour les citoyens, cela signifie Ă terme :
- đą Des alertes mieux ciblĂ©es lors dâĂ©pisodes climatiques extrĂȘmes (canicule, inondations, pollution).
- đ„ Des services de santĂ© mieux prĂ©parĂ©s pendant les pĂ©riodes Ă risque (plus de personnel, plus de matĂ©riel, organisation adaptĂ©e).
- đïž Des politiques urbaines qui prennent davantage en compte la chaleur, la ventilation, les espaces verts et la qualitĂ© de lâeau.
Pour les soignants, ces indicateurs transforment la maniĂšre dâanticiper lâactivitĂ©. Lorsque les services disposent de prĂ©visions combinant mĂ©tĂ©o, pollution et historiques de consultations, ils peuvent :
- đ Organiser les plannings en prĂ©vision des pĂ©riodes de forte affluence.
- đŠ Renforcer les stocks de mĂ©dicaments et de matĂ©riel lors des saisons Ă haut risque.
- đŁïž Adapter la prĂ©vention en salle dâattente ou lors des visites Ă domicile.
Pour les collectivitĂ©s et les dĂ©cideurs locaux, ces outils deviennent un support solide pour dĂ©fendre des choix parfois impopulaires mais nĂ©cessaires : limitation de la circulation dans certains secteurs, vĂ©gĂ©talisation dâespaces minĂ©ralisĂ©s, priorisation des travaux dâassainissement dans les quartiers les plus vulnĂ©rables.
Le tableau suivant synthĂ©tise les bĂ©nĂ©fices par type dâacteurs :
| Acteur | BĂ©nĂ©fice principal đ | Exemple concret đ§Ÿ |
|---|---|---|
| Citoyens | Meilleure information sur les risques liĂ©s au climat | SMS dâalerte canicule avec conseils personnalisĂ©s pour les personnes fragiles đ± |
| Soignants | Anticipation des pics dâactivitĂ© | PrĂ©paration des urgences lors des pics de pollution ou de chaleur đ„ |
| CollectivitĂ©s | Arguments solides pour orienter les investissements | Prioriser la vĂ©gĂ©talisation des quartiers oĂč les indicateurs croisĂ©s montrent forte chaleur + maladies respiratoires đż |
| Ătat | Vision globale des risques sanitaires climatiques | Ălaboration de plans nationaux dâadaptation climatique appuyĂ©s sur des donnĂ©es objectives đ |
Ces avancĂ©es sâinscrivent aussi dans un mouvement plus large de rĂ©conciliation entre santĂ© et environnement. De la COP aux plans nationaux santĂ©-environnement, les signaux convergent : la santĂ© ne peut plus ĂȘtre pensĂ©e sans le climat, et le climat ne peut ĂȘtre gĂ©rĂ© sans prendre en compte les impacts sur les corps, les esprits et les organisations de soins.
Pour les personnes qui accompagnent un proche fragile, ou pour les soignants de terrain, une idĂ©e mĂ©rite dâĂȘtre gardĂ©e en tĂȘte : chaque indicateur mieux construit, chaque carte mieux interprĂ©tĂ©e, chaque politique mieux ciblĂ©e, câest un passage de moins aux urgences, une angoisse en moins pendant une canicule, une infection Ă©vitĂ©e aprĂšs une inondation. La ConfĂ©rence SOSCHI rappelle que derriĂšre chaque courbe, il y a des vies trĂšs rĂ©elles.
Dans ce contexte, une action simple Ă retenir : rester attentif aux informations locales sur les risques climatiques et sanitaires, et sâĂ©quiper dâhabitudes de prĂ©vention adaptĂ©es (hydratation, protection contre la chaleur, aĂ©ration du logement, surveillance des symptĂŽmes chez les plus fragiles). Les grands cadres internationaux prennent tout leur sens lorsquâils aident Ă mieux protĂ©ger les gestes de la vie quotidienne. đ
à quoi servent concrÚtement les indicateurs climat-santé développés lors de la Conférence SOSCHI ?
Ils servent Ă relier de façon prĂ©cise les phĂ©nomĂšnes climatiques (chaleur, inondations, sĂ©cheresse, pollution) avec leurs impacts sur la santĂ© (maladies, hospitalisations, mortalitĂ©, santĂ© mentale). Ces indicateurs aident les autoritĂ©s et les soignants Ă anticiper les pĂ©riodes Ă risque, Ă cibler les territoires les plus vulnĂ©rables et Ă orienter les politiques publiques dâadaptation climatique pour mieux protĂ©ger les communautĂ©s.
En quoi ces indicateurs peuvent-ils améliorer la gestion des risques sanitaires au quotidien ?
En croisant donnĂ©es de santĂ© et donnĂ©es environnementales, on peut prĂ©voir plus finement les pics dâactivitĂ© (urgences, consultations), organiser les plannings, renforcer les stocks de mĂ©dicaments et adapter la prĂ©vention. Par exemple, si la chaleur extrĂȘme est associĂ©e Ă une hausse des dĂ©compensations cardiaques, les hĂŽpitaux et les services de ville peuvent se prĂ©parer Ă accueillir davantage de patients, plutĂŽt que de subir une vague dâadmissions inattendue.
Est-ce que ces outils concernent seulement lâAfrique ?
Non. MĂȘme si la ConfĂ©rence SOSCHI rĂ©unit en prioritĂ© des pays africains, le cadre statistique et les outils dĂ©veloppĂ©s sont conçus pour ĂȘtre utilisables dans tout type de contexte. De nombreux pays Ă revenu Ă©levĂ©, comme le RoyaumeâUni, participent Ă ce travail et adaptent ces indicateurs Ă leurs propres enjeux climatiques et sanitaires. Lâobjectif est de crĂ©er un langage commun sur les interactions climat-santĂ©, partageable au niveau mondial.
Quel est le lien entre santé environnementale et ces nouveaux indicateurs ?
La santĂ© environnementale Ă©tudie lâeffet des milieux de vie (air, eau, sols, climat, habitat) sur la santĂ©. Les indicateurs climat-santĂ© issus de SOSCHI rendent cette relation mesurable et comparable. Ils permettent par exemple de relier clairement un Ă©pisode de pollution de lâair Ă une augmentation dâhospitalisations respiratoires, ou une inondation Ă une hausse de maladies hydriques, ce qui renforce la capacitĂ© dâaction des pouvoirs publics.
Que peuvent faire les citoyens à leur échelle face à ces enjeux ?
MĂȘme si la construction des indicateurs relĂšve des institutions, chacun peut sâinformer sur les risques climatiques locaux (canicule, pollution, inondations), suivre les conseils des autoritĂ©s sanitaires et adapter son mode de vie : bien sâhydrater en pĂ©riode de chaleur, vĂ©rifier la qualitĂ© de lâair avant une activitĂ© physique intense, protĂ©ger les personnes fragiles de son entourage. Participer Ă des dĂ©marches locales (jardins partagĂ©s, vĂ©gĂ©talisation, entraide entre voisins) renforce aussi la rĂ©silience collective face aux effets du changement climatique.
Source: africa24tv.com

