Au cœur des Alpes-de-Haute-Provence, l’agglomération dignoise affirme sa volonté de rendre la Santé publique plus lisible, plus cohérente et plus proche des habitants. En scellant une collaboration officielle avec l’Agence régionale de santé Provence-Alpes-Côte d’Azur, le territoire franchit une étape décisive : passer d’initiatives éparses à une stratégie globale, financée et animée.
Peu de temps ? Voilà ce qu’il faut retenir : |
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✅ Un Contrat local de santé (CLS) va harmoniser maisons pluriprofessionnelles, navette PMR et surveillance pollinique 🌿 |
✅ L’ARS finance désormais un temps d’animation dédié : campagnes, suivis, bilans 📊 |
✅ L’ouverture d’une 2ᵉ maison de santé et la 1ʳᵉ année de médecine au campus connecté limitent la désertification médicale 🩺 |
✅ Erreur fréquente : négliger la coordination ; le CLS la sécurise en associant collectivités, soignants et usagers 🤝 |
Les fondements d’un Contrat local de santé : plus qu’un document, un état d’esprit
La notion de Contrat local de santé (CLS) a émergé il y a plus d’une décennie pour articuler, sur un territoire donné, les actions de l’État, des collectivités et des acteurs de terrain. Dinan, Saint-Nazaire ou Lorient se sont déjà emparés du dispositif, comme l’illustrent les axes d’intervention publiés par Saint-Nazaire Agglomération ou encore les engagements décrits sur le site de Dinan Agglomération. Digne-les-Bains s’inscrit désormais dans cette lignée, portée par la présidente de Provence Alpes Agglomération et soutenue par Yann Bubien, directeur régional de l’ARS PACA.
Concrètement, la signature prévue fin 2025 actera quatre piliers :
- 📌 Accès aux soins : déploiement d’une deuxième maison de santé et soutien à la médecine de garde.
- 📌 Prévention : programmes de dépistage, actions nutrition et ateliers d’éducation thérapeutique.
- 📌 Environnement et bien-être : suivi des pollens, réduction des PFAS, mobilité douce vers les structures de soins.
- 📌 Animation de territoire : coordination financée par l’ARS afin de « faire vivre » les initiatives plutôt que de les juxtaposer.
L’enjeu n’est pas seulement administratif. Il s’agit de tisser de vrais liens. Le directeur de l’ARS 04, Bertrand Biju-Duval, résume la philosophie : « L’agglomération agit aux côtés de l’État ». Dans les faits, cela se traduit par un salarié chargé du suivi des indicateurs, à l’image de ceux recensés sur Infirmier Marseille, et par une enveloppe mobilisable immédiatement pour des campagnes ciblées (tabac, santé mentale, allergies saisonnières).
🗂️ Acteurs impliqués | Rôle principal | Exemple d’action envisagée |
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Provence Alpes Agglomération 🌄 | Pilotage local et financement des infrastructures | Création d’une navette à la demande pour PMR 🚐 |
Agence régionale de santé 🏢 | Soutien technique, financier et évaluation | Campagne sur la vaccination HPV en 2026 💉 |
Professionnels libéraux 👩⚕️ | Services de santé de proximité | Ateliers « bien respirer » pour asthmatiques 💨 |
Associations d’usagers 🙋 | Expression des besoins & co-construction | Café-santé mensuel au centre-ville ☕ |
En veillant à ce que chaque partenaire possède un mandat clair, le CLS évite l’écueil souvent pointé dans le rapport universitaire consultable sur ce lien académique : la dispersion des responsabilités. Dans le contexte dignois, cette clarification est d’autant plus précieuse que plusieurs projets étaient déjà engagés, parfois sans guichet unique pour orienter les usagers.

Des infrastructures sanitaires adaptées aux réalités de Digne-les-Bains : quand la pierre rencontre le soin
Digne-les-Bains, sous-préfecture nichée entre montagnes et thermes, connaît les défis typiques des zones semi-rurales : population vieillissante, professionnels de santé en nombre limité, et déplacements parfois difficiles vers les plateaux spécialisés de Marseille. Toutefois, l’agglomération a choisi de transformer ces contraintes en opportunités en diversifiant ses infrastructures sanitaires.
Zoom sur la maison Irène-Joliot-Curie et sa future jumelle
Inaugurée en 2023, la maison pluriprofessionnelle Irène-Joliot-Curie accueille déjà médecins généralistes, kinésithérapeutes, infirmiers et un orthophoniste. Le projet d’une deuxième antenne, plus proche du quartier des Arches, vise à réduire la distance moyenne domicile-cabinet de 18 % selon les projections de l’ARS.
- 🧩 Architecture modulaire permettant d’ajouter des boxes selon les besoins.
- 🧩 Téléconsultation intégrée, en lien avec le pôle hospitalier de Manosque.
- 🧩 Jardin thérapeutique pour la rééducation post-AVC et la santé mentale.
Navette à la demande : la mobilité, première étape du soin
Les débats autour des transports sanitaires résonnent partout en France ; l’étude du Centre-Val-de-Loire rappelle que l’isolement géographique majore le renoncement aux soins. À Digne-les-Bains, une navette électrique accessible fauteuil a démarré en avril 2025. Reliée aux maisons de santé et aux thermes, elle dessert également la maison médicale de garde ouverte le soir et le week-end.
Campus connecté et première année de médecine : semer pour récolter
Pour contrer la pénurie médicale, le campus connecté autorise désormais les étudiants à suivre le Parcours Accès Spécifique Santé (PASS) depuis Digne. Les travaux de la Bibliothèque Louise-Bourgeois comprenaient une salle équipée de squelettes anatomiques imprimés 3D ; le partenariat avec le site Infirmier Marseille permet d’intégrer des modules de e-learning tournés par des soignants de terrain.
Enfin, la surveillance accrue des PFAS impulsée à Saint-Louis (68) et détaillée sur cette page de l’ARS Grand-Est a inspiré l’installation, cet été, de capteurs connectés sur la Bléone. Objectif : garantir une eau conforme avant 2030.
Prévention et bien-être : quand la collaboration se traduit dans le quotidien 🌱
Une fois les murs posés, encore faut-il les faire vivre. La prévention demeure le levier le plus rentable pour la collectivité : chaque euro investi dans l’activité physique adaptée économise jusqu’à 3 € en soins, selon l’Organisation mondiale de la santé.
Allergies et pollens : une vigilance renforcée
Le plateau dignois, riche en bouleaux et en genêts, enregistre des pics allergiques dès avril. Une station de comptage en temps réel alimente l’application « Respire Digne » ; les notifications proposent des conseils simples :
- 🌼 Se rincer les cheveux avant le coucher.
- 🌼 Aérer après la pluie, jamais au lever du jour.
- 🌼 Conserver un antihistaminique à portée de main, prescrit par un professionnel.
Nutrition locale : du champ à l’assiette
L’alliance de 2024 entre la chambre d’agriculture 04 et l’Agglo, relayée par mProvence, se prolonge. Les marchés de producteurs labellisés « bien-être » privilégient :
- 🍅 Des tomates cultivées sans PFAS.
- 🥕 Des carottes issues de semences anciennes.
- 🍯 Un miel montagnard labellisé antidouleur naturel.
Ces initiatives résonnent avec le Contrat local de santé signé par Lorient Agglomération, qui plaçait déjà l’alimentation saine au cœur de son action.
Santé mentale : un réseau de sentinelles
Digne-les-Bains déploie un programme « sentinelle » inspiré de l’armée suisse : commerces, profs de sport, libraires formés aux premiers secours psychiques. Une charte de confidentialité assure la confiance et la mise en lien rapide avec un psychologue de garde. Parce que la santé mentale ne se traite pas qu’en cabinet, ce maillage discret rassure les plus vulnérables.
Dernière note : même la culture participe. Une exposition sur la liberté d’expression, évoquant les travaux de Robert Ménard, ouvre le débat sur la parole libérée, élément clé du mieux-être.
Soutenir les professionnels et encourager la médecine de proximité : un pari sur l’humain
Les Services de santé ne se résument pas à des bâtiments ; ils reposent avant tout sur les femmes et les hommes qui y travaillent. Le recrutement, le maintien et la montée en compétence des soignants représentent donc l’épine dorsale du CLS dignois.
Une cartographie dynamique des besoins
L’outil SIG « Santé Digne » agrège données INSEE, feedback des cabinets et tableaux de garde. Chaque trimestre :
- 🔍 Les zones rouges (plus de 2 000 habitants sans médecin traitant) déclenchent des incitations.
- 🔍 Les zones vertes servent de modèles (binômes infirmier-médecin, astreinte partagée).
Cette approche rappelle les études prospectives partagées par La Provence lors des débats régionaux de 2024.
👥 Profession | Incentive 2025 | Impact attendu |
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Médecins généralistes | Aide à l’installation de 50 000 € 💶 | +8 nouveaux praticiens en 2 ans |
Infirmiers libéraux | Prime kilométrique doublée 🚗 | Domiciles isolés couverts à 95 % |
Kiné & ergo | Espace partagé gratuit 12 mois 🏢 | Diminution temps d’attente –30 % |
Pharmaciens | Label « conseil senior » 📚 | Programme dépistage iatrogénie |
Formations croisées et mentorat intergénérationnel
Le CLS favorise des sessions où un jeune interne accompagne un infirmier senior lors de soins à domicile, à l’image des duos décrits sur Infirmier Marseille. Résultat : transmission des petits gestes qui font la différence, comme ajuster un coussin anti-escarres en moins de deux minutes.
L’animation est alimentée par un « carnet d’astuces terrain » partagé en open-source. Une bonne pratique relevée à Manosque peut être testée le lendemain à Digne. Les premiers retours montrent une baisse des passages évitables aux urgences, indicateur surveillé par la Collaboration PAA-ARS.
Perspectives 2025-2030 : vers un territoire modèle de santé publique
La dynamique enclenchée ne se limite pas au présent. Embrassant la transition écologique, l’agglomération vise la neutralité carbone des infrastructures sanitaires avant 2032 : panneaux solaires sur les toits des maisons de santé, récupération des eaux grises, flotte de véhicules électriques. Ces objectifs, inspirés par le réseau européen des « Green Hospitals », démontrent qu’investir dans la Santé publique peut aussi soutenir la planète.
Défis à garder en ligne de mire
- 🌍 Climat : multiplication des vagues de chaleur, adaptation des plans canicule.
- 🤖 Numérique : garantir la cyber-sécurité du dossier patient partagé.
- 🏔️ Montagne : accessibilité hiver, renfort hélicoptère sanitaire.
La coopération avec d’autres territoires se poursuivra ; Dinan et Saint-Nazaire partageront leur retour d’expérience sur la télémédecine côtière, tandis que Digne présentera ses avancées navette PMR lors du Congrès national des CLS. Les synergies renforcent la résilience : un matériel de télésurveillance respiratoire acquis en Bretagne peut être déployé au CH de Sisteron en 48 h.
En filigrane, un principe simple anime chaque décision : permettre à chaque habitant, qu’il soit étudiant, retraité ou touriste en cure thermale, de trouver proximité, prévention et bien-être sans quitter le territoire. À l’heure où la désertification médicale inquiète nombre de communes alpines, l’agglomération dignoise prouve qu’un plan concerté, adossé à une ARS à l’écoute, peut renverser la vapeur.
Pour garder le cap, les élus rappellent une consigne à diffuser largement : « Un doute santé ? Composez le 0 800 650 650 avant de vous déplacer ». Ce numéro vert, expérimenté depuis mars, oriente vers la bonne ressource et limite les ruptures de parcours.
FAQ
- Qu’est-ce qu’un Contrat local de santé ?
Un cadre de référence signé entre une collectivité et l’ARS pour organiser, financer et évaluer les actions de santé sur un territoire donné. - Qui pourra utiliser la navette à la demande ?
Toute personne à mobilité réduite, sur réservation téléphonique ou via l’application Agglo’Mobilité, du lundi au dimanche. - La future maison de santé sera-t-elle ouverte la nuit ?
Non, mais une maison médicale de garde située à 800 m assurera les consultations en soirée et week-end. - Comment devenir sentinelle santé mentale ?
Inscription auprès du CCAS ; une formation de 7 h est offerte lors de chaque trimestre. - Les étudiants PASS doivent-ils se rendre à Marseille ?
Uniquement pour certains examens pratiques ; 80 % de la première année se suit au campus connecté de Digne-les-Bains.
Source: www.laprovence.com
C’est encourageant de voir des initiatives pour améliorer la santé publique dans des zones semi-rurales.
C’est inspirant de voir comment Digne-les-Bains améliore l’accès aux soins pour ses habitants !
C’est fascinant de voir comment la technologie améliore l’accès aux soins dans des zones isolées.