Europe : la violence contre les femmes, un enjeu majeur de santé publique

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En Europe, la violence contre les femmes n’est pas seulement une affaire de justice ou de sĂ©curitĂ© : c’est un vĂ©ritable enjeu de santĂ© publique, avec des consĂ©quences physiques et psychiques durables.

Peu de temps ? Voilà ce qu’il faut retenir :
✅ La violence contre les femmes touche prĂšs d’une femme sur trois en Europe 😔, avec des impacts massifs sur la santĂ© physique, mentale et sociale.
✅ Les systĂšmes de santĂ© europĂ©ens restent jugĂ©s « tout Ă  fait inadĂ©quats » par l’OMS pour repĂ©rer, accueillir et soigner correctement les victimes.
✅ La prĂ©vention, la formation des soignants et la coordination entre santĂ©, justice et social sont essentielles pour amĂ©liorer la protection des victimes đŸ’Ș.
✅ Certains pays d’Europe montrent la voie avec des politiques publiques ambitieuses, mais les Ă©carts restent importants entre États.
✅ Chacun peut agir : repĂ©rer des signaux d’alerte, croire la parole des femmes, orienter vers les bons dispositifs, et soutenir les droits des femmes et l’égalitĂ© des sexes au quotidien.

Violence contre les femmes en Europe : comprendre l’ampleur d’un problĂšme de santĂ© publique

Parler de violence contre les femmes en Europe, c’est mettre des chiffres sur une rĂ©alitĂ© souvent cachĂ©e derriĂšre les portes des foyers. D’aprĂšs un rapport rĂ©cent de l’OMS, environ 28,6 % des femmes et filles de plus de 15 ans dans la rĂ©gion europĂ©enne subissent, au cours de leur vie, des violences physiques et/ou sexuelles. Cela reprĂ©sente des centaines de millions de vies marquĂ©es par des coups, des menaces, des viols ou un contrĂŽle psychologique permanent.

Cette estimation couvre 53 pays, bien au-delĂ  de l’Union europĂ©enne, avec des États comme le Royaume‑Uni, la Suisse, l’Ukraine ou encore l’OuzbĂ©kistan. Les spĂ©cialistes parlent d’un niveau « stupĂ©fiant » de violence, qui reste encore largement sous‑dĂ©clarĂ©. La honte, la peur de perdre la garde des enfants, la dĂ©pendance financiĂšre ou le manque de confiance dans les institutions poussent de nombreuses femmes Ă  se taire.

Les consĂ©quences sur la santĂ© sont multiples : blessures, grossesses non dĂ©sirĂ©es, infections sexuellement transmissibles, troubles anxieux, dĂ©pression, pensĂ©es suicidaires
 Mais aussi des douleurs chroniques, des troubles digestifs, des insomnies ou des addictions qui s’installent insidieusement. Ce n’est donc pas seulement un fait divers, c’est un enjeu massif de santĂ© publique qui devrait mobiliser tout le systĂšme de soins.

Des chiffres européens qui révÚlent de fortes disparités

À l’intĂ©rieur mĂȘme de l’Union europĂ©enne, la situation varie beaucoup d’un pays Ă  l’autre. Certains États enregistrent des taux trĂšs Ă©levĂ©s de violences domestiques commises par le partenaire intime. La Hongrie, par exemple, affiche une prĂ©valence de plus de 42 % de violences exercĂ©es par un conjoint ou ex‑conjoint. La Finlande ou la Roumanie dĂ©passent Ă©galement un tiers des femmes concernĂ©es.

D’autres pays montrent des niveaux un peu plus faibles, mais qui restent graves : environ 18 Ă  19 % des femmes en France et en Espagne dĂ©clarent avoir subi des violences de la part de leur partenaire au cours de leur vie. Ces chiffres doivent ĂȘtre lus avec prudence : plus un pays dĂ©veloppe la sensibilisation et facilite la parole, plus les victimes osent dĂ©clarer ce qu’elles vivent. Autrement dit, un taux plus Ă©levĂ© peut aussi reflĂ©ter une meilleure reconnaissance du problĂšme.

De nombreux facteurs influencent les statistiques : normes culturelles, poids du patriarcat, niveau de protection juridique, prĂ©sence d’associations, campagnes publiques, mais aussi mĂ©thodes de recueil de donnĂ©es. Dans certains États, les violences psychologiques ou Ă©conomiques restent peu identifiĂ©es, alors qu’elles dĂ©truisent tout autant la santĂ©.

Pays (exemples) PrĂ©valence des violences du partenaire Commentaires 🌍
Hongrie ≈ 42,2 % PrĂ©valence trĂšs Ă©levĂ©e, forte invisibilisation des victimes 😔
Finlande ≈ 37,4 % Taux important malgrĂ© un haut niveau de droits des femmes
Roumanie ≈ 34,5 % Violences conjugales encore trĂšs banalisĂ©es
France ≈ 18,9 % Forte mĂ©diatisation des fĂ©minicides, mais prĂ©vention encore incomplĂšte ⚠
Espagne ≈ 18,3 % Politiques publiques avancĂ©es, modĂšle de coordination inter‑services 💡

DerriĂšre ces pourcentages, ce sont des histoires comme celle de « Marion », mĂšre de deux enfants, qui consulte pour des migraines et des lombalgies chroniques. Elle ne parle des coups de son conjoint qu’à la troisiĂšme consultation, une fois qu’un soignant a posĂ© la bonne question, avec tact. Sans ce moment d’écoute, ses douleurs auraient pu rester cataloguĂ©es comme « inexpliquĂ©es » encore des annĂ©es.

  • 📌 Retenir l’essentiel : la violence contre les femmes est frĂ©quente, souvent cachĂ©e, et pĂšse lourdement sur la santĂ© globale.
  • đŸ’„ Elle touche tous les milieux, toutes les catĂ©gories sociales, en ville comme Ă  la campagne.
  • 🧠 Elle entraĂźne autant de souffrances psychiques que de blessures visibles.
  • 🚑 Le systĂšme de santĂ© est un maillon clĂ© pour repĂ©rer, Ă©couter et orienter les victimes.

ReconnaĂźtre la violence comme un enjeu majeur de santĂ© publique, c’est accepter que chaque soignant, chaque service hospitalier, chaque cabinet libĂ©ral peut jouer un rĂŽle dans la sortie de violence.

découvrez comment la violence contre les femmes en europe représente un défi crucial pour la santé publique et les actions nécessaires pour y faire face.

SantĂ© physique, santĂ© mentale : comment la violence dĂ©truit le corps et l’esprit

La violence ne laisse pas toujours de bleus apparents. En Europe, de nombreuses femmes consultent pour des douleurs chroniques, des troubles du sommeil ou de l’angoisse, sans que le lien avec les violences domestiques soit posĂ©. Pourtant, les Ă©tudes rĂ©centes sont claires : l’exposition rĂ©pĂ©tĂ©e Ă  des agressions augmente le risque de presque toutes les pathologies courantes.

Les urgences voient rĂ©guliĂšrement arriver des fractures, des traumatismes crĂąniens, des contusions multiples. Mais la violence contre les femmes provoque aussi des grossesses non dĂ©sirĂ©es, des fausses couches, des complications obstĂ©tricales, des infections sexuellement transmissibles, y compris le VIH. Dans la rĂ©gion europĂ©enne, seulement 13 % des pays assurent un accĂšs systĂ©matique Ă  un avortement sĂ©curisĂ© pour les survivantes, et Ă  peine un tiers propose une contraception d’urgence ou une prophylaxie post‑exposition au VIH aprĂšs un viol.

Des soins souvent incomplets aprĂšs les violences sexuelles

L’OMS souligne que trop de victimes n’ont pas accĂšs Ă  des soins « vitaux et urgents » aprĂšs une agression. Il manque souvent :

  • đŸ©ș Un examen mĂ©dical complet et respectueux, dans un cadre confidentiel.
  • 💊 L’accĂšs rapide Ă  une contraception d’urgence et Ă  un traitement prĂ©ventif du VIH.
  • đŸ§Ș Une prophylaxie contre les infections sexuellement transmissibles les plus frĂ©quentes.
  • đŸ§Ÿ Une traçabilitĂ© des constatations qui puisse servir de preuve si la victime le souhaite.
  • đŸ«¶ Une premiĂšre Ă©valuation psychologique et des rendez‑vous de suivi.

Pour approfondir ces enjeux autour de la santĂ© sexuelle et des droits reproductifs, il est possible de consulter des ressources dĂ©diĂ©es comme la journĂ©e santĂ© sexuelle 2025, qui rappelle combien un accĂšs rapide aux soins aprĂšs violence peut changer la trajectoire de vie d’une femme.

Type d’impact ConsĂ©quences possibles Signes Ă  repĂ©rer 👀
Physique Fractures, contusions, douleurs pelviennes, migraines Explications floues des blessures, retards de consultation, récidive de « chutes »
Sexuel et reproductif IST, VIH, grossesses non planifiĂ©es, complications obstĂ©tricales Multiples IVG, refus de contraception imposĂ© par le partenaire, peur lors de l’examen gynĂ©co
Mental DĂ©pression, anxiĂ©tĂ©, stress post‑traumatique, idĂ©es suicidaires 😱 Isolement, irritabilitĂ©, pleurs lors des consultations, consommation accrue d’alcool
Social Perte d’emploi, prĂ©caritĂ©, rupture sociale Absences rĂ©pĂ©tĂ©es, rendez‑vous manquĂ©s, dĂ©pendance Ă©conomique totale au conjoint

La santĂ© mentale est souvent la partie la plus invisibilisĂ©e. Beaucoup de femmes dĂ©veloppent des syndromes de stress post‑traumatique avec cauchemars, flash‑backs, hypervigilance. D’autres sombrent dans la dĂ©pression, parfois en silence. Les liens entre violences et souffrance psychique sont les mĂȘmes mĂ©canismes que ceux dĂ©crits dans les Ă©tudes sur la santĂ© mentale des hommes : ce qui n’est pas nommĂ© ne peut pas ĂȘtre soignĂ© correctement.

Certains agresseurs utilisent la manipulation psychologique pour maintenir leur emprise, avec des comportements proches de ceux dĂ©crits dans les analyses des signes de personnalitĂ©s narcissiques. Gaslighting, dĂ©nigrement permanent, isolement social
 ces mĂ©thodes dĂ©truisent peu Ă  peu l’estime de soi et la capacitĂ© Ă  demander de l’aide.

  • đŸŒĄïž Une plainte somatique rĂ©currente et « inexpliquĂ©e » doit faire poser la question de la violence.
  • đŸ§© La rĂ©pĂ©tition d’accidents domestiques doit alerter les soignants.
  • đŸ«‚ L’écoute bienveillante, sans jugement, est un soin Ă  part entiĂšre.
  • 🧭 Orienter vers des structures spĂ©cialisĂ©es fait dĂ©jĂ  une vraie diffĂ©rence.

Chaque consultation est une occasion de rĂ©duire l’impact de la violence sur la santĂ©, Ă  condition de savoir la reconnaĂźtre et d’oser la nommer.

Pourquoi la réponse du systÚme de santé en Europe reste jugée « tout à fait inadéquate »

MalgrĂ© l’ampleur de la violence contre les femmes, le secteur de la santĂ© en Europe est encore loin d’ĂȘtre Ă  la hauteur. L’OMS parle d’une rĂ©ponse « tout Ă  fait inadĂ©quate », laissant des millions de survivantes sans accĂšs Ă  des soins mĂ©dicaux et psychologiques pourtant essentiels et urgents. Dans de nombreux pays, les parcours de soins sont morcelĂ©s, les protocoles inexistants ou peu connus, et la formation des soignants insuffisante.

Un autre problĂšme majeur est l’obligation, dans environ un tiers des pays de la rĂ©gion, de signaler les violences conjugales Ă  la police sans le consentement des femmes adultes. Cette pratique, critiquĂ©e par l’OMS, peut dĂ©courager les victimes de se confier aux soignants, par peur de reprĂ©sailles ou de perdre la garde des enfants. Elle fragilise la relation de confiance, pourtant centrale dans le soin.

Des services clés encore trop peu accessibles

Le rapport de l’OMS met Ă©galement en avant de grosses lacunes dans l’offre de soins aprĂšs violences sexuelles :

Type de service Part des pays de la rĂ©gion ConsĂ©quence pour les femmes 🚹
Avortement sĂ©curisĂ© ≈ 13 % des pays Risque de recours Ă  des pratiques dangereuses, grossesses forcĂ©es
Contraception d’urgence ≈ 32 % des pays Grossesses non dĂ©sirĂ©es aprĂšs viol ou rapports forcĂ©s
Prophylaxie post‑exposition VIH ≈ 32 % des pays Infections Ă©vitables si traitement donnĂ© Ă  temps đŸ˜·
Prophylaxie IST ≈ 38 % des pays Risque d’IST persistantes, douleurs, infertilitĂ©
Évaluation de santĂ© mentale ≈ 38 % des pays Traumatismes psychiques non pris en charge, chronicisation

Ces chiffres montrent Ă  quel point la promesse d’égalitĂ© des sexes reste thĂ©orique si l’accĂšs aux soins d’urgence est si inĂ©gal. Sur le terrain, ce sont souvent des Ă©quipes motivĂ©es, des associations ou quelques services hospitaliers pilotes qui compensent, parfois avec peu de moyens. De nouvelles approches, comme les consultations dĂ©diĂ©es aux femmes victimes, les maisons des femmes, ou les rĂ©seaux pluridisciplinaires, se dĂ©veloppent nĂ©anmoins et changent dĂ©jĂ  des vies.

Des ressources suivent de prÚs ces évolutions en santé des femmes, notamment les événements internationaux comme le congrÚs de la FIGO, dont un aperçu est proposé dans le dossier sur la santé des femmes au FIGO 2025. Ces espaces permettent de partager les bonnes pratiques entre pays et de faire progresser les standards de soin.

  • đŸ„ Les structures spĂ©cialisĂ©es « violences faites aux femmes » restent trop rares mais efficaces.
  • 📚 La formation continue des soignants sur ces questions progresse mais reste inĂ©gale selon les pays.
  • đŸ€ La coordination entre mĂ©decins, psychologues, travailleurs sociaux et justice est dĂ©cisive.
  • đŸ§Ÿ Des protocoles clairs, visibles et simples Ă  appliquer facilitent la prise en charge.

Un point positif : environ 75 % des pays de la région ont désormais une politique de formation des professionnels de santé sur les violences faites aux femmes, et prÚs de 68 % incluent une forme de « soutien de premiÚre ligne » basé sur une écoute non jugeante. Il reste à transformer ces textes en pratiques concrÚtes, dans chaque consultation, chaque service, chaque ville.

Politiques publiques, droits des femmes et prĂ©vention : comment l’Europe peut mieux protĂ©ger les victimes

Les politiques publiques jouent un rĂŽle central pour rĂ©duire la violence et amĂ©liorer la protection des victimes. Au niveau europĂ©en, une directive rĂ©cente vise Ă  harmoniser la lutte contre la violence Ă  l’égard des femmes et la violence domestique, en renforçant la prĂ©vention, la rĂ©pression des auteurs et l’accĂšs aux droits pour les survivantes. Mais les rĂ©sultats dĂ©pendent beaucoup de la volontĂ© rĂ©elle des États et des moyens allouĂ©s.

Certains pays sont souvent citĂ©s comme modĂšles, notamment l’Espagne, saluĂ©e par l’OMS pour son approche globale : lois spĂ©cifiques sur la violence de genre, tribunaux spĂ©cialisĂ©s, formation des professionnels, campagnes soutenues de sensibilisation, et surtout coordination entre santĂ©, justice et services sociaux. Ce type de dispositif illustre qu’une politique ambitieuse peut rĂ©ellement rĂ©duire les fĂ©minicides et amĂ©liorer l’accĂšs Ă  l’aide.

Prévention et éducation : agir bien avant les premiers coups

PrĂ©venir la violence contre les femmes, c’est agir bien en amont, dĂšs l’enfance et l’adolescence, sur les reprĂ©sentations du genre, du consentement, du respect. Des initiatives scolaires et associatives travaillent sur :

  • 📚 L’éducation Ă  la vie affective et sexuelle, avec un vrai travail sur le consentement.
  • đŸ—Łïž La dĂ©construction des stĂ©rĂ©otypes de genre, encore trĂšs prĂ©sents dans certains manuels et mĂ©dias.
  • 👀 La prĂ©vention des expositions toxiques, notamment via certains contenus en ligne.
  • đŸ›Ąïž L’apprentissage de l’auto‑dĂ©fense, physique et psychologique, pour renforcer le sentiment de sĂ©curitĂ©.

Des contenus numériques peuvent avoir un impact délétÚre, en particulier sur les plus jeunes, comme le montrent les analyses sur les effets de la pornographie sur la santé des enfants. Quand la violence est banalisée dans les images consommées au quotidien, il devient plus difficile de reconnaßtre ce qui est acceptable dans une relation.

D’autres approches misent sur l’empowerment et la capacitĂ© de rĂ©action des femmes, par exemple via des ateliers d’auto‑dĂ©fense ou des pratiques martiales adaptĂ©es. Des ressources comme ce dossier sur le Penchak Silat et la gestion de l’agression montrent comment le travail sur le corps, la posture et la confiance en soi peut complĂ©ter, sans les remplacer, les politiques de protection.

Axe de politique publique Objectif principal Exemple de mesure đŸ§©
Prévention Réduire la survenue des violences Programmes scolaires sur le consentement et le respect
Protection Mettre les victimes Ă  l’abri rapidement Ordonnances de protection, hĂ©bergement d’urgence sĂ©curisĂ© 🏠
Sanction Dissuader et punir les auteurs Aggravation des peines pour violences conjugales réitérées
Réparation Accompagner la reconstruction Prise en charge psychologique longue durée, indemnisations
ÉgalitĂ© des sexes S’attaquer aux racines structurelles Politique d’égalitĂ© salariale, partage des tĂąches domestiques

Les grands bilans internationaux de la santĂ©, comme le panorama 2025 de la santĂ© dans l’OCDE, rappellent que les pays les plus avancĂ©s sur les droits des femmes sont aussi ceux qui enregistrent de meilleurs indicateurs de santĂ© globale. L’égalitĂ© n’est donc pas seulement une question de justice sociale, c’est un levier concret pour moins de maladies, moins de dĂ©cĂšs Ă©vitables, et une sociĂ©tĂ© plus rĂ©siliente.

  • đŸ§± Sans cadre lĂ©gal solide, les dispositifs de protection restent fragiles.
  • 📣 Les campagnes de sensibilisation font Ă©voluer les mentalitĂ©s si elles sont rĂ©guliĂšres et bien ciblĂ©es.
  • đŸ‘©â€âš•ïž Les professionnels de santĂ© doivent ĂȘtre intĂ©grĂ©s dans les plans nationaux de lutte contre les violences.
  • 📊 Le suivi des chiffres et l’évaluation des mesures sont indispensables pour ajuster les politiques.

Voir la violence contre les femmes comme un enjeu de santĂ© publique, c’est donner du poids politique Ă  des actions de prĂ©vention souvent jugĂ©es secondaires, alors qu’elles conditionnent directement la santĂ© de millions de citoyennes.

Renforcer le rÎle des soignants : repérage, écoute et orientation des femmes victimes

Dans ce paysage europĂ©en contrastĂ©, les professionnels de santĂ© occupent une place stratĂ©gique. Pour beaucoup de femmes, le mĂ©decin, l’infirmiĂšre, la sage‑femme ou le psychologue est la seule personne extĂ©rieure Ă  la famille qu’elles voient rĂ©guliĂšrement. C’est souvent dans ce cadre qu’une parole peut se poser, parfois de maniĂšre trĂšs indirecte, Ă  travers une plainte somatique ou une phrase lĂąchĂ©e Ă  demi‑mot.

Le repĂ©rage ne consiste pas Ă  mener un interrogatoire, mais Ă  ouvrir une porte. Une question simple, posĂ©e avec respect, peut faire basculer les choses : « Est‑ce que vous vous sentez en sĂ©curitĂ© chez vous ? ». Si la rĂ©ponse est hĂ©sitante ou nĂ©gative, le soignant peut proposer un entretien plus long, Ă©valuer les risques immĂ©diats et Ă©voquer les aides possibles.

Des gestes concrets pour les équipes médicales et paramédicales

Sur le terrain, les Ă©quipes qui se sentent plus Ă  l’aise avec ces situations mettent en place quelques rĂ©flexes simples :

  • 👂 CrĂ©er un espace de confidentialitĂ© : Ă©viter la prĂ©sence du partenaire pendant l’anamnĂšse, surtout s’il rĂ©pond Ă  la place de la patiente.
  • 📄 Affichage discret : numĂ©ros d’urgence, associations, dispositifs locaux dans les toilettes ou les salles d’attente.
  • 🧠 Formation rĂ©guliĂšre : s’appuyer sur des modules ou des journĂ©es thĂ©matiques, comme celles dĂ©diĂ©es aux soins aux victimes et santĂ© des femmes.
  • đŸ§· Protocoles courts : fiches de repĂ©rage, conduite Ă  tenir en cas de danger grave et immĂ©diat.
  • đŸ€™ RĂ©seau d’orientation : avoir Ă  portĂ©e de main les contacts d’associations, foyers d’hĂ©bergement, numĂ©ros nationaux.

Les maisons de santĂ©, les rĂ©seaux infirmiers ou les services hospitaliers qui travaillent en lien avec des associations spĂ©cialisĂ©es constatent souvent une amĂ©lioration du repĂ©rage et de l’orientation. Les patientes reviennent, se sentent crues, soutenues, et peuvent peu Ă  peu envisager une sortie de violence.

Étape Objectif Bon rĂ©flexe soignant đŸ©ș
1. Repérage Identifier une situation à risque Poser une question ouverte, observer le langage corporel
2. Accueil Permettre la parole sans jugement Écouter, croire, valider l’expĂ©rience de la patiente đŸ€
3. Évaluation du danger Mesurer l’urgence de la situation VĂ©rifier la prĂ©sence d’armes, les menaces de mort, la prĂ©sence d’enfants
4. Soins immĂ©diats Traiter blessures et traumatismes Proposer soins physiques, contraception d’urgence, soutien psychologique
5. Orientation Mettre en lien avec les ressources adaptées Fournir des coordonnées, aider à appeler si besoin, organiser un suivi

Il est important de rappeler que tout ne peut pas reposer sur les Ă©paules d’un seul professionnel. La prise en charge des violences implique un travail d’équipe et un rĂ©seau solide. LĂ  oĂč ces rĂ©seaux existent, les femmes trouvent plus facilement un chemin vers la sĂ©curitĂ© et la reconstruction.

Ce rĂŽle accru du secteur de la santĂ© s’inscrit dans un mouvement plus large de reconnaissance de la violence contre les femmes comme un dĂ©terminant majeur de santĂ©, au mĂȘme titre que la prĂ©caritĂ©, la pollution ou l’alimentation. Le message clĂ© Ă  retenir : poser une question, Ă©couter sans minimiser et orienter peut vĂ©ritablement sauver une vie. 💡

Pourquoi parle-t-on de violence contre les femmes comme d’un enjeu de santĂ© publique en Europe ?

Parce qu’elle touche une proportion massive de la population fĂ©minine, avec des consĂ©quences graves sur la santĂ© physique, psychique, sexuelle et sociale. Environ une femme sur trois est concernĂ©e au cours de sa vie, ce qui entraĂźne des consultations rĂ©pĂ©tĂ©es, des hospitalisations, des arrĂȘts de travail, des troubles anxieux et dĂ©pressifs. IntĂ©grer cette rĂ©alitĂ© dans les politiques de santĂ© permet de mieux former les soignants, d’organiser l’accĂšs aux soins d’urgence et de renforcer la prĂ©vention.

Quels signes peuvent alerter un professionnel de santé sur une possible violence domestique ?

Des blessures à répétition avec des explications floues, des retards de consultation, des symptÎmes somatiques chroniques (douleurs, migraines, troubles du sommeil) sans cause médicale claire, un partenaire trÚs présent qui répond à la place de la patiente, ou encore un état anxieux ou dépressif marqué doivent interroger. Une question simple sur le sentiment de sécurité à la maison peut ouvrir la discussion.

Que peut faire une femme en Europe si elle est victime de violences ?

Elle peut d’abord chercher un lieu sĂ»r et contacter les numĂ©ros d’urgence de son pays. Consulter un mĂ©decin, une infirmiĂšre ou un service d’urgences permet de recevoir des soins et d’ĂȘtre orientĂ©e vers des associations spĂ©cialisĂ©es. Des dispositifs d’hĂ©bergement d’urgence, des lignes d’écoute anonymes et des dispositifs juridiques (ordonnances de protection, dĂ©pĂŽt de plainte) existent dans la plupart des pays europĂ©ens. L’important est de ne pas rester seule et de parler Ă  un professionnel formĂ©.

Pourquoi certaines victimes hésitent à parler aux soignants ou à la police ?

La peur des reprĂ©sailles, la honte, la culpabilitĂ©, la dĂ©pendance Ă©conomique ou affective, la crainte de perdre la garde des enfants ou de ne pas ĂȘtre crue sont des freins frĂ©quents. Dans certains pays, l’obligation de signalement aux forces de l’ordre sans consentement de la victime peut aussi dissuader de se confier. D’oĂč l’importance d’une Ă©coute bienveillante et confidentielle de la part des soignants.

En quoi la promotion de l’égalitĂ© des sexes aide-t-elle Ă  rĂ©duire la violence contre les femmes ?

Les violences s’enracinent dans des rapports de pouvoir inĂ©gaux entre femmes et hommes. Promouvoir l’égalitĂ© salariale, le partage des tĂąches domestiques, la reprĂ©sentation Ă©quilibrĂ©e dans les instances de dĂ©cision et une Ă©ducation au respect et au consentement diminue la tolĂ©rance sociale envers les comportements violents. À long terme, les pays les plus avancĂ©s sur les droits des femmes sont aussi ceux qui enregistrent les meilleurs indicateurs de santĂ© et de bien-ĂȘtre pour toute la population.

Source: unric.org

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