Le rapport « Panorama SantĂ© 2025 » de lâOCDE offre une photographie prĂ©cise et parfois dĂ©rangeante de la santĂ© mondiale, avec des chiffres qui parlent autant aux patients quâaux soignants.
| Peu de temps ? VoilĂ ce quâil faut retenir : |
|---|
| â LâespĂ©rance de vie a retrouvĂ© ou dĂ©passĂ© son niveau dâavant COVID dans la majoritĂ© des pays, mais les inĂ©galitĂ©s sociales de santĂ© restent trĂšs marquĂ©es đ |
| â Les pays de lâOCDE consacrent en moyenne 9,3 % de leur PIB Ă la santĂ©, mais seulement environ 3 % du budget va Ă la PrĂ©vention SantĂ© đ©ș |
| â Le recours au numĂ©rique (tĂ©lĂ©consultations, dossiers partagĂ©s) sâest stabilisĂ©, tout en restant bien au-dessus du niveau dâavant 2020 đ» |
| â La Belgique illustre les dilemmes actuels : de bons rĂ©sultats de soins, mais un investissement prĂ©ventif insuffisant et un fort recours aux soins en Ă©tablissement đ„ |
| â Les systĂšmes de santĂ© sont rĂ©silients, mais la prĂ©paration aux futures crises reste fragile faute de moyens dĂ©diĂ©s Ă la prĂ©vention et Ă la SantĂ© Publique đš |
Un regard mondial sur lâĂ©tat de la santĂ© : ce que rĂ©vĂšle le Panorama SantĂ© 2025 de lâOCDE
Le Panorama SantĂ© 2025 de lâOCDE dresse un portrait global de la SantĂ© Globale dans 38 pays. Ce rapport, souvent appelĂ© « Health at a Glance », compile des dizaines dâindicateurs sur lâĂtat de la SantĂ©, lâorganisation des systĂšmes de santĂ©, les dĂ©penses et les rĂ©sultats pour les patients.
ConcrĂštement, il rĂ©pond Ă des questions simples mais essentielles : vivons-nous plus longtempsâŻ? Vivons-nous mieuxâŻ? Qui a le plus de difficultĂ©s Ă se soignerâŻ? Et surtout : lâargent investi dans la santĂ© est-il utilisĂ© de maniĂšre pertinente pour le Bien-ĂȘtre MondialâŻ?
Espérance de vie, maladies chroniques et inégalités : la face visible et la face cachée des chiffres
Selon le Rapport SantĂ© OCDE, lâespĂ©rance de vie a retrouvĂ© ou dĂ©passĂ© son niveau dâavant la pandĂ©mie dans 25 des 38 Ătats membres. Sur le papier, cela traduit une certaine rĂ©silience des systĂšmes de soins. Mais derriĂšre cette moyenne, les rĂ©alitĂ©s sont contrastĂ©es.
Les données montrent par exemple que :
- đ LâespĂ©rance de vie augmente Ă nouveau, mais plus lentement dans les pays oĂč les infrastructures ont Ă©tĂ© trĂšs fragilisĂ©es.
- â€ïž Les maladies chroniques (diabĂšte, insuffisance cardiaque, BPCOâŠ) restent trĂšs prĂ©sentes, surtout chez les personnes aux revenus les plus faibles.
- âïž 44 % des personnes les plus modestes dĂ©clarent une maladie chronique de longue durĂ©e, contre seulement 28 % parmi les plus aisĂ©es.
- đ© Les femmes vivent plus longtemps, mais passent davantage dâannĂ©es aprĂšs 60 ans en mauvaise santĂ©, ce qui pose la question des soins de longue durĂ©e et de la qualitĂ© de vie.
Ces chiffres rappellent que la longĂ©vitĂ© ne suffit pas Ă rĂ©sumer lâĂtat de la SantĂ© dâun pays. Une personne peut vivre plus longtemps, mais avec des douleurs, une mobilitĂ© rĂ©duite ou des difficultĂ©s Ă accĂ©der aux soins de base. Les soignants le constatent au quotidien : plus de patients ĂągĂ©s, plus de polypathologies, plus de dĂ©pendance.
Dépenses de santé : un effort massif, mais parfois mal orienté
En 2024, les pays membres ont consacrĂ© en moyenne 9,3 % de leur PIB Ă la santĂ©. Ce niveau reste supĂ©rieur Ă celui de 2023, mais demeure infĂ©rieur au pic observĂ© au plus fort de la pandĂ©mie. On pourrait croire que cet effort suffit, mais le rapport souligne un point dâalerte majeur : la part dĂ©diĂ©e Ă la PrĂ©vention SantĂ© stagne autour de 3 % du budget de santĂ© total.
Or, la prĂ©vention ne se limite pas aux campagnes dâaffichage. Elle englobe :
- đ§Ș Les dĂ©pistages organisĂ©s (cancers, diabĂšte, dĂ©pistage VIH, etc.).
- đ Les politiques de lutte contre le tabac, lâalcool et les addictions.
- đ„ Les programmes dâĂ©ducation Ă la santĂ© (nutrition, activitĂ© physique, santĂ© mentale).
- đ± Les actions de SantĂ© Publique liĂ©es Ă lâenvironnement (qualitĂ© de lâair, perturbateurs endocriniensâŠ).
Quand cette prĂ©vention est sous-financĂ©e, le rĂ©sultat est mĂ©canique : plus de maladies Ă©vitables, plus dâhospitalisations, plus de coĂ»ts Ă long terme pour le SystĂšme de SantĂ©. Le rapport de lâOCDE rejoint ainsi de nombreux travaux, comme ceux sur les comitĂ©s scientifiques en santĂ© et environnement, qui alertent sur lâimpact des facteurs environnementaux sur la santĂ©.
| Indicateur clĂ© đ | Moyenne OCDE | Message Ă retenir đ§ |
|---|---|---|
| Part du PIB consacrĂ©e Ă la santĂ© | 9,3 % | Effort global important, mais rĂ©partition des dĂ©penses parfois dĂ©sĂ©quilibrĂ©e âïž |
| DĂ©penses dĂ©diĂ©es Ă la PrĂ©vention SantĂ© | â 3 % du budget santĂ© | Niveau jugĂ© insuffisant pour anticiper les crises futures et rĂ©duire les maladies Ă©vitables đš |
| Personnes atteintes de maladie chronique parmi les plus pauvres | 44 % | InĂ©galitĂ©s sociales de santĂ© trĂšs marquĂ©es, notamment pour les pathologies de long terme đ§ |
| PrĂ©valence de lâobĂ©sitĂ© adulte | 19 % | Poids Ă©norme sur la SantĂ© Publique et le Bien-ĂȘtre Mondial, liĂ© Ă lâalimentation, la sĂ©dentaritĂ©, le stress đ |
| Fumeurs quotidiens | 14,8 % | Le tabac reste un levier majeur dâaction pour les politiques de prĂ©vention đ |
Ă travers ces donnĂ©es, le rapport de lâOCDE appelle Ă une rĂ©flexion profonde : comment mieux investir chaque euro pour renforcer rĂ©ellement la SantĂ© Globale plutĂŽt que dâuniquement rĂ©parer les dĂ©gĂątsâŻ?

SantĂ© Globale et rĂ©silience des systĂšmes : ce que lâOCDE SantĂ© nous apprend aprĂšs la pandĂ©mie
Le Panorama SantĂ© 2025 arrive dans un contexte particulier : le monde sort lentement des effets directs de la pandĂ©mie, mais en subit encore les consĂ©quences indirectes (retards diagnostiques, Ă©puisement des Ă©quipes, explosion des troubles anxieuxâŠ). LâOCDE SantĂ© et lâOMS convergent : les systĂšmes ont tenu, mais parfois au prix dâune grande fatigue des soignants.
Un personnage fictif, Malik, infirmier en hĂŽpital gĂ©riatrique, illustre bien cette rĂ©alitĂ©. Son service nâest plus saturĂ© par le COVID, mais par les complications de maladies nĂ©gligĂ©es : cancers diagnostiquĂ©s tard, diabĂštes dĂ©sĂ©quilibrĂ©s, dĂ©pressions non prises en charge. Ce que Malik vit au quotidien est exactement ce que les chiffres du Rapport SantĂ© OCDE mettent en lumiĂšre.
Une résilience réelle, mais un prix humain élevé
Les données montrent que la fréquentation des soins a fortement augmenté ces derniÚres années. En 2023, les adultes ont eu en moyenne 6,5 consultations médicales en présentiel par an, tous pays confondus, et environ 13 % des contacts se sont faits via la téléconsultation.
- đ Cette hausse du recours aux soins signe un rattrapage des suivis reportĂ©s pendant la crise sanitaire.
- đ§ââïž Elle reflĂšte aussi la montĂ©e des maladies chroniques et des troubles psychiques.
- đ La stabilisation Ă un niveau Ă©levĂ© des tĂ©lĂ©consultations montre une vraie transformation des pratiques.
Pour les soignants, cela signifie des journĂ©es plus denses, une charge cognitive lourde, et la nĂ©cessitĂ© dâapprendre Ă travailler avec des outils numĂ©riques qui nâĂ©taient pas toujours pensĂ©s pour le terrain. De nombreuses Ă©quipes, comme celles suivies par des structures innovantes telles que Healthco et Europa Group, cherchent Ă sâorganiser autrement pour protĂ©ger la qualitĂ© de vie au travail.
Confiance des patients et expérience de soin
MalgrĂ© ces pressions, le rapport souligne un fait positif : 87 % des personnes atteintes de maladies chroniques se dĂ©clarent satisfaites des soins reçus, et 78 % disent faire confiance au dernier professionnel consultĂ©. Ces chiffres tĂ©moignent dâun lien de confiance encore trĂšs fort entre patients et Ă©quipes mĂ©dicales.
Au quotidien, cette confiance repose sur des gestes simples :
- đ€ Prendre le temps dâexpliquer un traitement, mĂȘme en quelques minutes.
- đ Noter par Ă©crit les consignes essentielles pour Ă©viter les oublis.
- âïž Proposer un canal de contact clair en cas de doute (tĂ©lĂ©phone, messagerie sĂ©curisĂ©eâŠ).
- đ ReconnaĂźtre la fatigue, la peur ou la culpabilitĂ© du patient, surtout en cas de maladie chronique.
Cette relation est dâautant plus prĂ©cieuse que les patients ont accĂšs Ă une multitude dâinformations parfois contradictoires. Des plateformes pĂ©dagogiques, comme les analyses sur la transparence en santĂ© proposĂ©es dans certains pays dans une Ă©tude dĂ©taillĂ©e, contribuent Ă nourrir un dĂ©bat plus sain, oĂč donnĂ©es et vĂ©cu se rĂ©pondent.
| Aspect de la rĂ©silience đȘ | Constat OCDE | Impact concret pour les patients đšâđ©âđ§âđŠ |
|---|---|---|
| AccĂšs aux consultations | 6,5 consultations/an en moyenne, + tĂ©lĂ©consultations | Meilleur suivi possible, mais risque de saturation des rendez-vous đ |
| Usage du numĂ©rique | 13 % des contacts par tĂ©lĂ©consultation | Plus de flexibilitĂ©, notamment pour les patients Ă©loignĂ©s ou Ă mobilitĂ© rĂ©duite đČ |
| Satisfaction des patients chroniques | 87 % satisfaits | QualitĂ© de la relation de soin globalement prĂ©servĂ©e đ |
| Confiance dans le dernier professionnel consultĂ© | 78 % de confiance | Base solide pour accompagner les changements de mode de vie et lâobservance thĂ©rapeutique đ§ |
La vraie question, désormais, est de savoir si les systÚmes de santé sauront transformer cette résilience en vigilance, notamment pour la prévention des crises et des maladies évitables.
PrĂ©vention SantĂ©, modes de vie et Bien-ĂȘtre Mondial : les messages forts du rapport
Le Panorama 2025 de la SantĂ© insiste sur un point rĂ©current : lâinvestissement dans la PrĂ©vention SantĂ© reste trĂšs en deçà des besoins. Or, les principaux facteurs de risque sont bien connus : tabac, alimentation, sĂ©dentaritĂ©, alcool, pollution, stress chronique.
La prĂ©valence de lâobĂ©sitĂ© touche ainsi 19 % des adultes dans les pays de lâOCDE, et environ 14,8 % des personnes dĂ©clarent fumer quotidiennement. Ces deux indicateurs condensent une grande partie de la charge de maladies cardiovasculaires, de cancers et de diabĂšte.
Des chiffres qui se traduisent en vies réelles
DerriĂšre ces pourcentages, il y a des histoires comme celle de LeĂŻla, 52 ans, employĂ©e de bureau, hipertendue, diabĂ©tique, qui peine Ă bouger aprĂšs sa journĂ©e de travail. Elle sait quâelle devrait marcher davantage, mais vit dans un quartier peu amĂ©nagĂ© pour lâactivitĂ© physique. Le mĂ©decin lui conseille de rĂ©duire le sel et de perdre quelques kilos, mais sans accompagnement concret, ces conseils restent thĂ©oriques.
Le rapport de lâOCDE insiste sur ce point : sans politiques publiques robustes, les injonctions individuelles montrent vite leurs limites. Il faut des pistes cyclables, des parcs, une alimentation de qualitĂ© accessible, des campagnes de dĂ©pistage bien organisĂ©es, des actions communautaires. Des initiatives simples, comme encourager la consommation de boissons bĂ©nĂ©fiques pour la santĂ© cardiovasculaire â par exemple Ă travers des contenus pĂ©dagogiques proches du quotidien, comme cet article sur les bienfaits du thĂ© pour le cĆur â peuvent jouer un rĂŽle dans la sensibilisation.
- đ Travailler sur lâalimentation, ce nâest pas seulement parler de rĂ©gime mais dâaccĂšs Ă des produits sains Ă prix raisonnables.
- đ¶ââïž Promouvoir lâactivitĂ© physique, câest aussi repenser lâurbanisme et le temps de transport.
- đ§ââïž Soutenir la santĂ© mentale, câest crĂ©er des espaces de parole, des structures dâĂ©coute, des parcours de soin lisibles.
- đ ProtĂ©ger lâenvironnement, câest agir sur la qualitĂ© de lâair, de lâeau et des logements, donc sur la SantĂ© Publique.
Innovation Médicale et prévention : des alliés, pas des opposés
LâInnovation MĂ©dicale ne se limite pas aux mĂ©dicaments de pointe. Elle inclut aussi des approches complĂ©mentaires pouvant soutenir la prĂ©vention et le confort des patients. Par exemple, certaines formes de photothĂ©rapie sont aujourdâhui testĂ©es dans des protocoles sĂ©rieux pour la gestion de la douleur ou des troubles inflammatoires. Un aperçu de ces pistes Ă©mergentes est proposĂ© dans des articles dĂ©diĂ©s Ă la photobiomodulation comme soutien Ă la santĂ©.
Pour lâOCDE, lâenjeu est de faire dialoguer ces innovations avec les approches plus classiques :
- 𧏠Les biothérapies et les nouveaux traitements ciblés.
- đ± Les outils numĂ©riques de suivi (applications, objets connectĂ©s, tĂ©lĂ©suivi).
- đĄ Les modĂšles de soin de proximitĂ©, y compris le rĂŽle central des infirmiers Ă domicile.
- đšâđ©âđ§ Les interventions communautaires, impliquant les familles, les aidants, les associations.
Cette complĂ©mentaritĂ© est clĂ© pour amĂ©liorer le Bien-ĂȘtre Mondial : guĂ©rir mieux, mais aussi prĂ©venir plus tĂŽt, soulager plus vite, accompagner plus humainement.
| Levier de prĂ©vention đĄïž | Situation actuelle | Potentiel dâamĂ©lioration đ± |
|---|---|---|
| Lutte contre le tabac | 14,8 % de fumeurs quotidiens | Augmenter les aides au sevrage, les campagnes ciblĂ©es, la prise en charge prĂ©coce đ |
| Surpoids et obĂ©sitĂ© | 19 % dâadultes obĂšses | Agir sur lâenvironnement alimentaire, lâĂ©ducation et lâactivitĂ© physique đœïž |
| SantĂ© mentale | Forte demande, offre encore insuffisante dans certains pays | Renforcer les Ă©quipes de terrain, le repĂ©rage prĂ©coce, la coordination villeâhĂŽpital đ§ |
| PrĂ©vention environnementale | Prises en compte trĂšs variables selon les pays | DĂ©velopper les politiques intĂ©grĂ©es santĂ©âenvironnementâurbanisme đ |
En rĂ©sumĂ©, le rapport de lâOCDE invite Ă passer dâune logique de « rĂ©paration » Ă une logique dâanticipation, en plaçant rĂ©ellement la PrĂ©vention SantĂ© au centre des stratĂ©gies de SantĂ© Publique.
La Belgique dans le Panorama Santé 2025 : forces, fragilités et leçons pour tous
La Belgique occupe une place particuliĂšre dans le Panorama SantĂ© 2025. Lâanalyse de Pedro Façon met en lumiĂšre un pays performant sur certains indicateurs de soins, mais encore en retrait sur la prĂ©vention. Ce cas peut servir de miroir Ă dâautres systĂšmes de santĂ©, y compris en France.
La Belgique consacre en moyenne 15 % de ses dĂ©penses publiques Ă la santĂ©. Ce niveau reste infĂ©rieur Ă celui de lâAllemagne ou du Royaume-Uni (19 %), et lĂ©gĂšrement en dessous des Pays-Bas ou de la France (16 %). La croissance de ces dĂ©penses est dâailleurs jugĂ©e infĂ©rieure Ă la moyenne de lâOCDE.
Un systĂšme de soins efficace, mais trĂšs tournĂ© vers lâhospitalier
Le rapport souligne que la Belgique obtient de bons rĂ©sultats en matiĂšre de soins : le taux de treatable mortality (dĂ©cĂšs Ă©vitables par une prise en charge mĂ©dicale adĂ©quate) est relativement faible, ce qui tĂ©moigne dâune qualitĂ© rĂ©elle des traitements.
Cependant, plusieurs points attirent lâattention :
- đ„ Une part importante des dĂ©penses va aux soins en Ă©tablissement (inpatient care), notamment maisons de repos et hĂŽpitaux.
- đ Les dĂ©penses pour les produits mĂ©dicaux (mĂ©dicaments, diagnostics, dispositifs) sont proportionnellement plus faibles.
- đïž Les investissements en bĂątiments et Ă©quipements sont trĂšs Ă©levĂ©s, en partie Ă cause dâun paysage hospitalier fragmentĂ©.
Ce schĂ©ma pose une question stratĂ©gique : faut-il continuer Ă investir massivement dans les murs et les lits, ou rééquilibrer vers la premiĂšre ligne, la prĂ©vention et le domicileâŻ? La rĂ©flexion rappelle les dĂ©bats sur lâorientation des systĂšmes en France, oĂč lâon commence Ă mieux comparer les modĂšles Ă travers des outils comme les classements des assurances santĂ© et des couvertures complĂ©mentaires.
Prévention, mortalité évitable et rÎle des aidants
Pedro Façon insiste sur le fait que la Belgique reste en retrait sur la mortalitĂ© Ă©vitable et les maladies Ă©vitables, câest-Ă -dire celles qui pourraient ĂȘtre prĂ©venues par des politiques de PrĂ©vention SantĂ© plus ambitieuses et des modes de vie mieux accompagnĂ©s. Cette situation exerce un impact direct sur les coĂ»ts de lâassurance maladie, mais aussi sur la qualitĂ© de vie quotidienne.
- đ RĂ©sultats encore jugĂ©s « insuffisants » en matiĂšre de prĂ©vention.
- đȘ Place trĂšs importante des soins informels, câest-Ă -dire des aidants au sein de la famille ou du voisinage.
- đ Premier rang en dĂ©penses de R&D pharmaceutique, atout Ă©conomique et scientifique majeur.
La Belgique se situe aussi en tĂȘte pour le recours aux aidants familiaux. Cet atout humain est prĂ©cieux, mais nĂ©cessite un suivi attentif pour Ă©viter lâĂ©puisement des proches, en particulier pour les femmes, souvent plus impliquĂ©es dans ces soins. Ces enjeux rejoignent les analyses sur lâaccompagnement des publics vulnĂ©rables, comme les parcours de soins pour les femmes victimes de violences, oĂč lâarticulation entre professionnels et proches est dĂ©terminante.
| Indicateur Belgique đ§đȘ | Constat principal | Enseignement pour les autres pays đ |
|---|---|---|
| Part des dĂ©penses publiques consacrĂ©es Ă la santĂ© | 15 %, moins que certains voisins | Un bon systĂšme ne repose pas uniquement sur le volume de dĂ©penses, mais sur leur orientation đŻ |
| Performances de soins | Taux de treatable mortality faible | QualitĂ© des prises en charge hospitaliĂšres et mĂ©dicales confirmĂ©e đ„ |
| PrĂ©vention et mortalitĂ© Ă©vitable | RĂ©sultats encore insuffisants | NĂ©cessitĂ© de renforcer les politiques de prĂ©vention et la SantĂ© Publique đĄïž |
| Soins informels | Usage trĂšs Ă©levĂ© des aidants | PrĂ©voir un soutien spĂ©cifique aux familles pour Ă©viter lâĂ©puisement đšâđ©âđ§âđŠ |
| R&D pharmaceutique | Premier rang de lâOCDE | Exemple de lâimpact possible de lâInnovation MĂ©dicale sur lâĂ©conomie et la santĂ© đ |
La situation belge, entre excellence hospitaliĂšre et prĂ©vention perfectible, rĂ©sonne avec les enjeux dâautres pays, quâil sâagisse du Maroc confrontĂ© Ă une crise de son systĂšme de soins dĂ©taillĂ©e dans une analyse approfondie, ou de pays en dĂ©veloppement comme la Centrafrique, oĂč des initiatives de partenariats, Ă lâimage du renforcement de la santĂ© en Centrafrique, cherchent Ă bĂątir des bases solides plutĂŽt que de simplement patcher les urgences.
Observer la Belgique dans le miroir du Rapport SantĂ© OCDE, câest finalement poser une question commune Ă tous : comment mieux Ă©quilibrer soin, prĂ©vention et accompagnement des proches pour construire un SystĂšme de SantĂ© durableâŻ?
Ă quoi sert concrĂštement le Panorama SantĂ© 2025 de lâOCDE ?
Ce rapport fournit des indicateurs comparables entre pays sur la santĂ© des populations, le fonctionnement des systĂšmes, les dĂ©penses et les rĂ©sultats. Il sert de base aux dĂ©cideurs publics, aux professionnels et aux chercheurs pour repĂ©rer les forces, les faiblesses et les pistes dâamĂ©lioration, notamment en matiĂšre de prĂ©vention, dâaccĂšs aux soins et dâorganisation des parcours.
Pourquoi la prévention est-elle autant mise en avant dans le rapport ?
Parce que beaucoup de maladies graves pourraient ĂȘtre Ă©vitĂ©es ou retardĂ©es si lâon agissait plus tĂŽt sur les facteurs de risque : tabac, alimentation, sĂ©dentaritĂ©, alcool, pollution, stress. Or, la part du budget de santĂ© consacrĂ©e Ă la prĂ©vention reste faible, autour de 3 % en moyenne dans lâOCDE, alors quâelle pourrait rĂ©duire Ă la fois la souffrance des patients et les coĂ»ts pour les systĂšmes de santĂ©.
Comment les patients ressentent-ils lâĂ©volution des systĂšmes de santĂ© ?
MalgrĂ© la pression sur les structures et les Ă©quipes, la majoritĂ© des personnes malades chroniques se disent satisfaites de leurs soins et dĂ©clarent faire confiance aux professionnels consultĂ©s. En revanche, beaucoup signalent des dĂ©lais, une complexitĂ© dâaccĂšs ou un manque de lisibilitĂ© des parcours, ce qui explique lâimportance croissante des dispositifs dâaccompagnement et dâĂ©ducation Ă la santĂ©.
Quel est le rĂŽle du numĂ©rique dans la santĂ© selon lâOCDE ?
Le numĂ©rique est dĂ©sormais installĂ© durablement dans les pratiques : tĂ©lĂ©consultations, suivi Ă distance, dossiers partagĂ©s⊠Le rapport montre que ces outils peuvent amĂ©liorer lâaccessibilitĂ© et la continuitĂ© des soins, Ă condition dâĂȘtre bien intĂ©grĂ©s au quotidien des Ă©quipes et de rester au service de la relation humaine plutĂŽt que de la remplacer.
Que peuvent faire les citoyens à leur échelle face à ces constats ?
MĂȘme si les grandes dĂ©cisions relĂšvent des pouvoirs publics, chacun peut agir : participer aux dĂ©pistages proposĂ©s, discuter avec ses soignants de la prĂ©vention, adopter progressivement des habitudes plus favorables (alimentation, activitĂ© physique, sommeil), et sâinformer via des sources fiables et pĂ©dagogiques pour comprendre son systĂšme de santĂ© et mieux y naviguer.
Source: www.lespecialiste.be

